En ce dernier dimanche d’août, le soleil brille sur la lande qui recouvre la pointe de Feunteun Aod, dans le Finistère Sud. Serpentant entre les fougères, les randonneurs qui empruntent le sentier côtier ne connaissent que trop bien cette crique dont les rochers abrupts plongent dans l’Atlantique : la plupart d’entre eux sont des vétérans de la « lutte de Plogoff ». C’est en effet cet emplacement, situé à deux pas de la célèbre pointe du Raz, qui avait été choisi par EDF en 1978 pour construire l’une de ses nouvelles centrales nucléaires. Suite à cette annonce, la mobilisation des habitants et militants du Cap Sizun avait pris une ampleur inédite en France, avec des manifestations rassemblant jusqu’à 100 000 personnes et défrayant la chronique pendant des mois, au point de faire de Plogoff un synonyme de lutte contre le nucléaire. Comme chaque année depuis onze ans, les membres de l’association Plogoff, mémoire d’une lutte, s’y retrouvent pour commémorer la victoire du mouvement en 1981, défilant au rythme des chants bretons.
Cette édition de la « rando de Plogoff » est différente des précédentes, explique Christine Aubé, qui dirige l’association avec son mari Jean Moalic. Elle sera prolongée pour la première fois par le Plug Off Festival, un événement « unplugged » (du réseau électrique) organisé pour promouvoir les alternatives énergétiques et alimentaires. En effet, il y a un peu plus d’un an, le couple avait rencontré Ewen Le Goff lors d’une visite sur un site d’installation de panneaux photovoltaïques dans la région. Il leur avait parlé de son collectif, Autonomia, qui vise à promouvoir la sobriété et l’autonomie énergétiques, et qui est en partie constitué de personnes qui, comme lui, sont récemment venues s’installer à Plogoff.
Le symbole était presque trop beau pour Christine et Jean. Plus de quarante ans plus tôt, un projet de construction d’une maison autonome avait été initié par les militants de Plogoff pour prolonger la mobilisation. Le prototype devait servir de vitrine au potentiel encore méconnu des énergies renouvelables et au principe d’autonomie. Il était resté lettre morte. “Le festival prolongera notre matinée de commémoration, et Jean présentera l’histoire de notre projet lors d’une conférence, avec un spécialiste des chantiers participatifs et des éco-constructions. Il crée un lien entre le passé et le présent., Christine se réjouit. Pour nous, c’est à la fois beau et important que le relais soit repris par d’autres, qui ont choisi de venir vivre là-bas.”
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En ce dernier dimanche d’août, le soleil brille sur la lande qui recouvre la pointe de Feunteun Aod, dans le Finistère Sud. Serpentant entre les fougères, les randonneurs qui empruntent le sentier côtier ne connaissent que trop bien cette crique dont les rochers abrupts plongent dans l’Atlantique : la plupart d’entre eux sont des vétérans de la « lutte de Plogoff ». C’est en effet cet emplacement, situé à deux pas de la célèbre pointe du Raz, qui avait été choisi par EDF en 1978 pour construire l’une de ses nouvelles centrales nucléaires. Suite à cette annonce, la mobilisation des habitants et militants du Cap Sizun avait pris une ampleur inédite en France, avec des manifestations rassemblant jusqu’à 100 000 personnes et défrayant la chronique pendant des mois, au point de faire de Plogoff un synonyme de lutte contre le nucléaire. Comme chaque année depuis onze ans, les membres de l’association Plogoff, mémoire d’une lutte, s’y retrouvent pour commémorer la victoire du mouvement en 1981, défilant au rythme des chants bretons.
Cette édition de la « rando de Plogoff » est différente des précédentes, explique Christine Aubé, qui dirige l’association avec son mari Jean Moalic. Elle sera prolongée pour la première fois par le Plug Off Festival, un événement « unplugged » (du réseau électrique) organisé pour promouvoir les alternatives énergétiques et alimentaires. En effet, il y a un peu plus d’un an, le couple avait rencontré Ewen Le Goff lors d’une visite sur un site d’installation de panneaux photovoltaïques dans la région. Il leur avait parlé de son collectif, Autonomia, qui vise à promouvoir la sobriété et l’autonomie énergétiques, et qui est en partie constitué de personnes qui, comme lui, sont récemment venues s’installer à Plogoff.
Le symbole était presque trop beau pour Christine et Jean. Plus de quarante ans plus tôt, un projet de construction d’une maison autonome avait été initié par les militants de Plogoff pour prolonger la mobilisation. Le prototype devait servir de vitrine au potentiel encore méconnu des énergies renouvelables et au principe d’autonomie. Il était resté lettre morte. “Le festival prolongera notre matinée de commémoration, et Jean présentera l’histoire de notre projet lors d’une conférence, avec un spécialiste des chantiers participatifs et des éco-constructions. Il crée un lien entre le passé et le présent., Christine se réjouit. Pour nous, c’est à la fois beau et important que le relais soit repris par d’autres, qui ont choisi de venir vivre là-bas.”
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