A Prague, la nostalgie des bars « non-stop »

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Minuit est déjà passé depuis deux heures et un calme quasi plat règne autour de la gare Prague-Smichov (nom d’un ancien quartier industriel appartenant au grand centre de Prague). Dans l’obscurité, on n’entend que le bruit des gouttes de pluie qui tombent dans les flaques d’eau et le passage occasionnel d’un véhicule, le plus souvent un taxi. Les derniers trains et bus sont déjà partis, il faut désormais attendre tôt le matin pour pouvoir embarquer dans les suivants.

Ceux qui ont raté leur dernière correspondance et se retrouvent livrés à eux-mêmes dans la nuit pragoise ne désespèrent pas forcément. Si tous les débits de boissons des environs ont déjà baissé leurs rideaux, une pancarte invite encore les passants égarés à boire une Gambrinus bien fraîche (nom d’une marque de bière parmi les plus consommées en République tchèque) : le bar Smichoff non-stop.

A l’intérieur, le silence règne. Sur l’écran de télévision allumé au fond de la salle, les Black Eyed Peas chantent que c’est la fête ce soir, en même temps que la chaîne musicale diffuse les offres sexuelles envoyées par les téléspectateurs. L’ambiance de cette nuit de jeudi à vendredi n’incite cependant guère à la gratuité. Trois personnes maximum sont présentes. Un homme d’âge moyen portant un maillot de l’Inter Milan et des écouteurs dans les oreilles lance une fléchette après l’autre sur la cible, tandis qu’un autre se balance sur la barre. Le barman, avec ses boucles d’oreilles et ses to