À quoi pourrait ressembler le Nutri-score bien-être animal proposé par l’Anses ?

Il existe aujourd’hui différents labels, mais « sans que leurs spécifications soient comparables et parfois vérifiables, générant confusion et doutes chez les consommateurs »estime l’Anses.
Stéphane LEITENBERGER / S. Leitenberger – stock.adobe.com

Cinq niveaux de bien-être, des mesures réalisées sur l’animal… Dans un vaste rapport publié ce jeudi, l’Agence de sécurité alimentaire présente les lignes directrices d’un éventuel futur étiquetage harmonisé.

Après le Nutri-score » pour les qualités nutritionnelles des aliments, vers un label bien-être animal bientôt affiché sur les produits ? Face à un étiquetage qui « se multiplient en Europe », l’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments (Anses) a rendu publiques ce jeudi ses propositions pour un éventuel futur étiquetage harmonisé au niveau européen. Ces critères figurent dans un vaste rapport de près de 300 pages, fruit de trois années de travail, qui ont mobilisé une quarantaine d’experts.

« Aucune législation européenne ne régit les allégations ou l’étiquetage en matière de bien-être animal », explique l’Anses en introduction de son avis. Certaines règles réglementent uniquement les informations sur les méthodes de production telles que “Agriculture organique” ou la méthode d’élevage des poules pondeuses (“en cage”, “dehors”, etc.). Il existe cependant différents labels au niveau national et/ou pour des filières particulières, comme le poulet de chair en France, mais « sans que leurs spécifications soient comparables et parfois vérifiables, générant confusion et doutes chez les consommateurs », estime l’Anses. L’agence rappelle également qu’un label bien-être animal existe déjà en France, et que « plusieurs autres sont en cours de développement ».

Alors que l’Union européenne envisage de créer un étiquetage harmonisé, l’Anses s’est saisie du sujet en septembre 2021, « offrir aux acteurs des filières d’élevage une base scientifique sur laquelle pourrait reposer cet étiquetage ». Comme le Nutri-score, il pourrait être composé de cinq niveaux, allant de A pour le meilleur à E pour le plus faible. Ce dernier niveau correspondant « respectant uniquement les exigences imposées par la législation européenne en matière de bien-être animal, que ce soit à vie à l’élevage, au transport ou à l’abattage ».

Prendre en compte « l’état de bien-être de l’animal »

Voilà pour l’affichage. Concernant les critères, l’Anses recommande que l’évaluation porte en priorité sur “l’état de bien-être de l’animal”avec des indicateurs enregistrés directement sur la bête, et pas seulement « les méthodes d’élevage et les moyens mis en œuvre pour les améliorer » comme c’est le cas aujourd’hui. Dans le détail, l’organisme recommande de prendre en compte toutes les étapes de la vie de l’animal, de l’élevage à l’abattage en passant par le transport.

Et elle a identifié huit facteurs de risque lors de chacune de ces étapes : les caractéristiques génétiques, les techniques d’élevage, les pratiques d’élevage, l’hébergement, l’alimentation, les mesures mises en œuvre pour assurer une bonne santé animale, limiter le recours à des pratiques stressantes ou douloureuses et à la reproduction. Pour chaque facteur, un protocole d’évaluation a été proposé. « Par exemple, pour l’alimentation, les critères proposés sont à la fois que l’animal dispose d’une nourriture facilement accessible et adaptée à son espèce et à son âge, mais aussi qu’il puisse satisfaire ses besoins comportementaux liés à l’activité alimentaire, comme le pâturage pour les ruminants, fouir. pour les porcs ou encore picorer et gratter pour les volailles.développe l’Anses.

De plus, « L’évaluation du bien-être animal ne doit pas s’arrêter aux animaux destinés à l’alimentation »estime l’établissement public, qui recommande de prendre également en compte les éleveurs spécialisés dans l’amélioration des caractéristiques génétiques et de la reproduction. « On ne peut pas dire qu’une production respecte le bien-être animal si on ne sait rien des conditions de vie de la génération précédente »déclare Julie Chiron, coordinatrice expertise à l’Anses.

Reste à savoir si ce rapport aura de réelles répercussions au niveau politique. Au ministère de l’Agriculture, nous disons seulement que nous sommes favorables à un étiquetage sur une base volontaire, rapportent nos confrères de Monde. « Les lignes directrices proposées par l’Anses pourraient éclairer les travaux des acteurs qui souhaitent mettre en œuvre une telle labellisation »indique quotidiennement le ministère.

Elise

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