A quelques jours des élections européennes, la question des finances publiques revient à l’Assemblée. La France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN) défendront, lundi 3 juin, deux motions de censure à l’Assemblée nationale. Si ceux-ci ont peu de chances de faire tomber le gouvernement, ils servent surtout à marteler leur opposition radicale au président de la République, Emmanuel Macron, à six jours des élections européennes.
Les oppositions « chercher le désordre » politique et économique avec de tels actes, a dénoncé Gabriel Attal lundi sur Franceinfo. Examinées à partir de 13h30, ces deux motions lancent la dernière semaine avant le vote du 9 juin, qui pourrait voir l’extrême droite réaliser un score record.
Alors que l’heure était à la mobilisation générale dans tous les sièges ce week-end, les sondages créditent la liste Rassemblement national de Jordan Bardella de 32% à 34% d’intentions de vote (32,5% dans un sondage Elabe paru samedi), loin devant le macroniste. Valérie Hayer (16%) et la tête de liste du Parti socialiste-Place publique, Raphaël Glucksmann (13%).
« Une austérité sans précédent »
Les motions de censure de LFI et du RN ont été déposées pour protester contre les coupes budgétaires du gouvernement par décret en février, sans soumettre de projet de loi de finances rectificative au Parlement. Co-signé par communistes et écologistes, celui de La France insoumise fustige « une austérité sans précédent », « insupportable sur le plan social et inefficace sur le plan budgétaire »après les 10 milliards d’euros de crédits pour 2024 déjà gelés en raison du dérapage du déficit.
Alors que la France vient de subir vendredi une dégradation de sa note souveraine par l’agence S&P, “AA” a “AA−”, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a réitéré sa ligne économique. Il exclut tout “augmentation des impôts” en 2025, au grand désarroi de la gauche, qui réclame de taxer « ultra-riches » et le « superprofits » entreprises.
LFI a choisi son député, Matthias Tavel, pour défendre la motion à l’Assemblée. Egalement directeur de campagne de son parti pour les élections européennes, il ne devrait pas manquer de faire le lien avec le scrutin du 9 juin, où les “insoumis” sont crédités de 8,5% des intentions de vote, selon Elabe, et semblent avoir du mal à mobiliser leurs électorat. Le Parti socialiste, qui n’a pas signé la motion LFI, la votera dans l’hémicycle, a annoncé son premier secrétaire, Olivier Faure.
Et le RN, outre sa motion, soutiendra aussi celle des « insoumis » pour tenter de renverser le gouvernement de Gabriel Attal. Il est cependant très peu probable que la gauche parvienne à réunir la majorité absolue de 289 voix nécessaire pour censurer l’exécutif, faute de soutien des députés LR.
La perspective d’une motion plus menaçante
Au sein des troupes de Marine Le Pen, Sébastien Chenu présentera la motion du Rassemblement national, qui accuse le gouvernement d’avoir « délibérément sous-évalué » le déficit. L’exercice donnera également l’occasion à Gabriel Attal de défendre son bilan à l’Assemblée nationale juste avant les élections européennes. Avec, dans tous les esprits, la perspective d’une future tentative de censure plus menaçante pour le Premier ministre, peut-être à l’automne lors de l’examen du budget, portée par les indépendants du groupe LIOT ou par les députés LR, qui évoquent régulièrement cette question. menace sans la mettre à exécution.
Emmanuel Macron, en première ligne pour les commémorations du Débarquement en Normandie, entrera jeudi en campagne européenne. Il prévoit d’accorder une interview à France 2 et TF1 en direct de Caen au JT de 20 heures, au cours de laquelle il parlera des élections européennes et de la situation en Ukraine et à Gaza.