A Versailles, la jardinière Elena Secondo fleurit les Jeux

Lorsqu’elle prononce le nom d’une plante, cela lui vient spontanément en latin. C’est comme ça, Elena Secondo n’y peut rien, son amour pour la botanique prévaut à chaque instant. Cette Italienne de 34 ans tient cette passion dévorante de son père jardinier, qui lui a appris dès son enfance à respecter et à prendre soin de la nature. Le vert est aussi sa couleur préférée.

Si Elena a commencé des études d’ingénieur à l’École Polytechnique de Turin, elle a rapidement enchaîné avec un cursus consacré à l’architecture du paysage à l’Université de Gênes. Elle fait ses armes au Palais Royal de Venaria, ancienne résidence de la famille royale de Savoie, dont les jardins étaient alors parmi les plus célèbres d’Europe. L’art des fleurs a une longue tradition dans le nord de l’Italie.

En 2018, conquise par la France, elle rejoint comme « planteur d’art » l’équipe dirigée par Alain Baraton, jardinier en chef média du domaine de Trianon et du Grand Parc de Versailles. Parce que c’est vraiment de l’art dont nous parlons. Il ne s’agit pas seulement de planter et d’arroser, mais aussi de créer le dessin et de concevoir la composition des parterres tant admirés par les millions de visiteurs du Château, attirés par la réputation des jardins à la française. Lorsqu’on demande à Elena Secondo si elle s’imaginait un jour être l’une des héritières du grand André Le Nôtre, roi des jardiniers et jardinier du roi, elle répond simplement : « Bien sûr que non, mais c’est vrai que ça met un peu de pression. »

Elle est sous pression aujourd’hui. Responsable des terrains du Grand Trianon, elle participe depuis plusieurs mois à l’aventure des Jeux Olympiques. Pierre Le Goupil, responsable du cross du concours équestre complet, l’a engagée pour dresser les obstacles qui jalonneront le parcours de cinq kilomètres imaginé par lui, dans le parc de Versailles. « Elena a du goût et des idées. Je pense que nous réussirons à composer un parcours assez fabuleux.s’enthousiasme l’expert de la Fédération française d’équitation.

Des obstacles « appétissants »

L’événement, prévu le dimanche 28 juillet, se jouera en partie le long du Grand Canal, avec le château en perspective. La vue aérienne du gué Royal Star, représenté par une fleur de lys emblématique, devrait ravir les télévisions du monde entier. Une mare d’eau fera office de pétale central tandis que deux grosses touffes constitueront les pétales latéraux.

« C’est là qu’intervient notre équipe de jardiniers. Nous allons planter environ trois mille fleurs : mufliers, pétunias, œillets, mais aussi marguerites, gypsophiles.explique Elena Secondo. Tous sont sortis des serres du domaine en mai et fleuriront magnifiquement cet été. En octobre, la baisse des températures va les flétrir, c’est le cycle naturel. »

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