Avez-vous vu les nouvelles concernant Mike Babcock ? L’entraîneur vétéran a démissionné dimanche après avoir appris qu’il avait demandé à ses joueurs des Blue Jackets de Columbus de lui montrer leurs photos de famille sur leur téléphone portable. Babcock a déclaré dans un communiqué qu’il voulait éviter que cet épisode ne devienne une distraction pour l’équipe. Ceci est la version officielle.
Ma première réaction, comme beaucoup d’autres observateurs, a été de me demander si tout avait été dit dans cette affaire.
Si tel est le cas, comment expliquer que le nouveau directeur exécutif de l’Association des joueurs de la Ligue nationale, Marty Walsh, et son bras droit Ron Hainsey, cet ancien défenseur qui a parcouru le circuit, aient jugé pertinent de aller rencontrer les joueurs des Blue Jackets ?
Les commentaires positifs tenus par Boone Jenner et Johnny Gaudreau à propos de Babcock ne leur ont clairement pas suffi. Ils voulaient entendre les autres joueurs.
Walsh voulait-il faire sa place sur la carte du hockey en se rendant à Columbus ?
Probablement.
Adversaire de Bettman
Le monsieur a un gros CV. Il a été maire de Boston de 2014 à 2017 et secrétaire américain au Travail de 2021 à 2023.
Il y a lieu de croire qu’il sera un négociateur coriace pour les joueurs lors des prochaines négociations avec Gary Bettman pour le renouvellement de la convention collective.
Mais revenons à Babcock.
Qui aurait pensé qu’il finirait par démissionner ?
Ou qu’il serait obligé de le faire ?
Quand l’histoire a éclaté sur le podcast Chiclets crachant Animé par l’ancien dur à cuire Paul Bissonnette, Babcock a répondu en disant que l’affaire avait pris une ampleur disproportionnée.
Marqué au fer chaud au départ
Pourtant, il aurait dû savoir qu’il était marqué avant même ce nouveau chapitre de sa carrière.
Sa renommée en a pris un coup après son licenciement par les Maple Leafs de Toronto. On se souvient de l’histoire de Mitch Marner à qui Babcock avait demandé de dresser la liste de ses coéquipiers qui, à ses yeux, ne faisaient pas bien leur travail.
Babcock a ensuite poussé ladite liste au visage de ceux dont les noms y figuraient.
Bonjour ?
L’ancien défenseur Mike Commodore, qui s’est fait connaître grâce à sa coupe de cheveux afro et qui a joué sous les ordres de Babcock à Détroit, dit à qui veut l’entendre qu’il n’a pas de cœur.
Pas la même chose qu’à ses débuts
Je ne prétends pas connaître Babcock personnellement.
Mais j’ai vu un changement dans sa personnalité, passant de l’entraîneur qu’il était à ses débuts dans la LNH avec les Ducks d’Anaheim à celui à qui Sportsnet et TSN avaient réservé un spécial grandiose à son arrivée à Toronto, en 2015.
L’événement organisé au restaurant de Wayne Gretzky a été diffusé d’un océan à l’autre.
Babcock était l’entraîneur de l’heure.
En 2014, il a mené l’équipe canadienne à une deuxième médaille d’or consécutive aux Jeux olympiques.
Convaincu qu’il emmènerait les Leafs vers la Terre Promise, la direction des Leafs lui a accordé le contrat le plus lucratif jamais attribué à un entraîneur de la LNH.
50 millions pour huit ans !
Sans dire qu’il se tenait au-dessus de la mêlée, il n’était plus la personne que j’avais connue avec les Ducks. A cette époque, il s’est ouvert à tout le monde. Il était jovial et adorait parler de ses années en tant que joueur avec les Redmen de McGill.
Lors du dernier arrêt de travail dans la LNH en 2012, c’était un homme froid et hostile que j’ai rencontré à son alma mater pour le lancement d’un livre. Il m’a déçu ce jour-là.
Mais je sais aussi que c’est un père de famille dévoué à sa femme et à ses trois enfants.
Pas terminé
Quel que soit l’événement, cette histoire continue de faire parler. De nouveaux développements peuvent être attendus dans les prochains jours. Mais c’est un avertissement pour les entraîneurs qui aiment contrôler leurs joueurs.
Il est révolu le temps où les entraîneurs faisaient danser leurs joueurs du bout des doigts.
Nous sommes ailleurs.
Si Boone Jenner et Johnny Gaudreau ont volontiers présenté leurs photos de famille à Babcock, l’exercice était sans doute moins évident pour d’autres.
La chance qu’attendait Pascal Vincent
Pascal Vincent
Photo Martin Chevalier
Un entraîneur ne choisit pas quand ni comment il se retrouve à la tête d’une équipe de la LNH. Quand le train passe, il doit monter à bord.
Pascal Vincent a enfin la chance qu’il attendait depuis longtemps. Il est le choix des Blue Jackets de Columbus pour succéder à Mike Babcock.
Le natif de Laval a complété ses cours. Il a été entraîneur pendant 11 ans dans la Ligue junior majeure du Québec, huit avec les Screaming Eagles du Cap-Breton et trois avec le Junior de Montréal.
Le Franco-Ontarien Claude Noël, qui ne l’a connu ni d’Eve ni d’Adam, lui a ouvert les portes de la LNH en lui faisant une place au sein de son personnel adjoint avec les Jets de Winnipeg en 2011.
Après plus d’une saison et demie sous les ordres de Noël, Vincent travaille pendant trois ans pour Paul Maurice.
Voyant que ce dernier était bien en selle à Winnipeg, Vincent suivit les conseils de Maurice en allant gérer l’équipe ferme des Jets dans la Ligue américaine.
Après cinq années avec les Moose du Manitoba, il est devenu l’an dernier l’un des assistants de Brad Larsen avec les Blue Jackets.
Ses joueurs l’accepteront-ils ?
Babcock l’a gardé à son service et, à 51 ans, Vincent a eu sa première chance de diriger une équipe de la Ligue nationale.
Espérons qu’il saura s’imposer et que les joueurs des Blue Jackets l’accepteront bien dans son nouveau rôle. Ce n’est pas évident de passer de nounou à patron avec la même équipe.
Parlez à Dominique Ducharme qui a eu l’expérience avec le Canadien.
Vincent hérite d’une équipe en reconstruction qui n’a pas participé aux séries éliminatoires au cours des trois dernières saisons.
Adam Fantilli, troisième choix au repêchage de juin dernier derrière Connor Bedard et Leo Carlsson, a de bonnes chances de débuter la saison à Columbus.
Bonne chance, Pascal !
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