Affaire Simon Houle | Le juge Poliquin innocenté par la justice, Houle accusé de non-respect des conditions

Trois plaintes contre le juge Matthieu Poliquin, à l’origine de la libération conditionnelle de Simon Houle, un Trois-Rivières reconnu coupable d’agression sexuelle et de voyeurisme, ont été rejetées par le Conseil de la magistrature. Quelques jours plus tard, Houle est de nouveau accusé, cette fois de non-respect des conditions.
Dans une décision rendue le 17 novembre et publiée mercredi sur le site Internet de l’organisme chargé de veiller au respect du code de déontologie des magistrats, le Conseil a jugé ces plaintes non recevables.
Comme expliqué dans la décision, qui ne nomme pas le juge Poliquin, le code de déontologie des juges régit leur « conduite », mais pas leur liberté d’expression ni les décisions qu’ils rendent.
« Les plaintes examinées ne font pas état d’un manquement déontologique du juge quant à son comportement, mais plutôt d’erreurs qu’il aurait commises dans son appréciation des faits d’un dossier ainsi que dans son analyse du droit et des facteurs ou critères de déterminer la peine appropriée », explique-t-il.
Le Conseil de la magistrature rappelle qu’il n’est pas « un organisme d’appel ou de révision » des décisions rendues par les juges, un rôle qui revient plutôt aux cours supérieures.
Swell à nouveau accusé

PHOTO DE LA PAGE FACEBOOK DE SIMON HOULE
Simon Houle
Un deuxième développement a eu lieu dans cette affaire lorsque Simon Houle a été accusé mardi de manquement aux conditions. Les faits qui lui sont reprochés se seraient produits le 4 octobre, selon la convocation.
À cette date, Simon Houle aurait attrapé les fesses d’une femme sans son consentement dans un bar de Cayo Coco, à Cuba, rapporte Radio-Canada, quelques jours après avoir révélé que l’ingénieur de Trois-Rivières avait obtenu une libération conditionnelle pour agression sexuelle.
Vickie Vachon, qui témoigne à visage découvert et dont les affirmations avaient été en partie corroborées par un voyageur dans le rapport de la compagnie étatique, y affirmait que Simon Houle lui aurait agrippé les fesses de façon « très agressive » dans la nuit du 3 au 4 juillet. La professeure, qui habite Sainte-Marthe-sur-le-Lac, n’a réalisé qu’au retour de son voyage que son agresseur était au coeur d’une vaste polémique en province.
Simon Houle devra comparaître en cour, au palais de justice de Saint-Jérôme, le 2 décembre, pour faire face à cette nouvelle accusation.
Rappelons que le juge Matthieu Poliquin, dans une décision rendue en juin dont le ton avait soulevé la polémique, avait accordé la libération conditionnelle à M. Houle, un ingénieur de Trois-Rivières reconnu coupable d’agression sexuelle et de voyeurisme.
L’homme de 27 ans à l’époque avait déshabillé la victime alors qu’elle était affaiblie et endormie avant d’insérer ses doigts dans son vagin et de prendre des photos de son corps.
L’événement s’était déroulé « somme toute rapidement », peut-on lire dans la décision du juge Poliquin.
Le directeur des poursuites criminelles et pénales, qui avait requis une peine de prison de 15 à 18 mois, avait notamment reproché au juge Poliquin d’avoir « prononcé une peine manifestement déraisonnable ».
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