BENOIT PEYRUCQ / AFP
Gisèle Pelicot était de nouveau présente à la barre, au douzième jour d’audience du procès du viol de Mazan, devant le tribunal correctionnel de Vaucluse.
JUSTICE – ” Il faut une certaine patience pour supporter tout ce que j’ai entendu. “Exemple de sang-froid depuis le début des débats, Gisèle Pelicot a eu plus de mal à contenir sa colère et son agacement face aux questions mettant en doute son honnêteté, au douzième jour d’audience dans le procès pour viol de Mazan.
Auditionnée ce mercredi 18 septembre, Gisèle Pelicot a vécu un après-midi mouvementé, à partir du moment où le président du tribunal a déclaré : « Je comprends que mes questions puissent déranger, mais si je ne les pose pas, vous n’avez pas la possibilité de vous exprimer. »
Ces questions ” inquiétant “, concernant principalement la notion de consentement dans les viols dont elle a été victime, a eu le don d’irriter particulièrement Gisèle Pelicot. Car après plusieurs relances sur le sujet par les avocats de la défense, la femme de 72 ans a d’abord calmement rappelé qu’elle avait déjà ” a précisé que le swing, les trios, ne faisaient pas partie de (sa) culture ” Elle s’est cependant rapidement élevée contre les diverses rumeurs répandues à son sujet, concernant un prétendu alcoolisme ou une attirance pour l’exhibitionnisme.
« C’est tellement dégradant et humiliant, c’est très éprouvant. »a-t-elle ajouté lors de ces échanges houleux, qui se sont ensuite poursuivis avec l’avocat de l’accusé, Me De Palma, qui avait estimé qu’il y avait “viol et viol”semblant minimiser l’intention réelle de certains accusés, dont plusieurs affirment avoir pensé participer à un jeu sexuel entre un couple libertin.
« Je n’ai pas l’habitude de m’énerver, mais là, franchement, ça suffit ! Non, il n’y a pas de viol et de viol. Le bâtonnier qui a dit ça, aurait-il dit ça si c’était sa fille qui était au tribunal aujourd’hui ? Non, un viol c’est un viol, point final. »elle a répondu avec force.
« Dans l’état dans lequel j’étais, je ne pouvais absolument pas répondre à qui que ce soit. J’étais dans le coma et les vidéos que nous allons diffuser pourront en témoigner. Et les experts ont été choqués par ces vidéos, et ce sont des hommes. »L’ex-femme de Dominique Pelicot a également pointé du doigt.
Diffusion d’images de viols
Particulièrement bouleversée, Gisèle Pelicot s’est également permise de réagir : « Je n’ai pas à me mettre à leur place, pendant 10 ans ma vie a été détruite “, après que l’avocat lui ait finalement présenté ses excuses, tout en rappelant qu’il était ” l’avocat des gens qui regrettent ce qu’ils ont fait “. Ajout : ” « Vous pouvez comprendre qu’ils ont commis une erreur de jugement et qu’ils le regrettent. »
La même histoire quelques minutes plus tard, lorsqu’un avocat de la défense a précisé qu’elle était “très touchée par ce qu’elle a vécu “. ” Je suis une femme, une mère, nous sommes tous avec vous Mme Pelicot, je ne veux pas imaginer ce que vous avez vécu. ” Ce à quoi Gisèle Pelicot répondit sèchement : ” Il y a quelques jours, vous criiez à haute voix : « Mme Pelicot a fait une fellation » “.
Un changement d’attitude particulièrement notable, à l’heure où sa parole était mise en doute par la défense. D’autant que plusieurs photos, utilisées pour témoigner du viol commis contre Gisèle Pelicot entre 2011 et 2020, doivent être montrées à l’audience ce mercredi après-midi, à la demande des avocats de la défense.
« Ce qui m’importe, c’est que ces vidéos (et photos) qui sont des preuves irréfutables des viols et des violences que j’ai subies soient diffusées uniquement dans cette salle »a demandé Gisèle Pelicot à la barre, ajoutant qu’elle « ne veut pas que le public soit informé de ces images ». Le 9 septembre, elle avait également demandé que ses enfants “ne pas assister” à ce visionnement.
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Gisèle Pelicot était de nouveau présente à la barre, au douzième jour d’audience du procès du viol de Mazan, devant le tribunal correctionnel de Vaucluse.
JUSTICE – ” Il faut une certaine patience pour supporter tout ce que j’ai entendu. “Exemple de sang-froid depuis le début des débats, Gisèle Pelicot a eu plus de mal à contenir sa colère et son agacement face aux questions mettant en doute son honnêteté, au douzième jour d’audience dans le procès pour viol de Mazan.
Auditionnée ce mercredi 18 septembre, Gisèle Pelicot a vécu un après-midi mouvementé, à partir du moment où le président du tribunal a déclaré : « Je comprends que mes questions puissent déranger, mais si je ne les pose pas, vous n’avez pas la possibilité de vous exprimer. »
Ces questions ” inquiétant “, concernant principalement la notion de consentement dans les viols dont elle a été victime, a eu le don d’irriter particulièrement Gisèle Pelicot. Car après plusieurs relances sur le sujet par les avocats de la défense, la femme de 72 ans a d’abord calmement rappelé qu’elle avait déjà ” a précisé que le swing, les trios, ne faisaient pas partie de (sa) culture ” Elle s’est cependant rapidement élevée contre les diverses rumeurs répandues à son sujet, concernant un prétendu alcoolisme ou une attirance pour l’exhibitionnisme.
« C’est tellement dégradant et humiliant, c’est très éprouvant. »a-t-elle ajouté lors de ces échanges houleux, qui se sont ensuite poursuivis avec l’avocat de l’accusé, Me De Palma, qui avait estimé qu’il y avait “viol et viol”semblant minimiser l’intention réelle de certains accusés, dont plusieurs affirment avoir pensé participer à un jeu sexuel entre un couple libertin.
« Je n’ai pas l’habitude de m’énerver, mais là, franchement, ça suffit ! Non, il n’y a pas de viol et de viol. Le bâtonnier qui a dit ça, aurait-il dit ça si c’était sa fille qui était au tribunal aujourd’hui ? Non, un viol c’est un viol, point final. »elle a répondu avec force.
« Dans l’état dans lequel j’étais, je ne pouvais absolument pas répondre à qui que ce soit. J’étais dans le coma et les vidéos que nous allons diffuser pourront en témoigner. Et les experts ont été choqués par ces vidéos, et ce sont des hommes. »L’ex-femme de Dominique Pelicot a également pointé du doigt.
Diffusion d’images de viols
Particulièrement bouleversée, Gisèle Pelicot s’est également permise de réagir : « Je n’ai pas à me mettre à leur place, pendant 10 ans ma vie a été détruite “, après que l’avocat lui ait finalement présenté ses excuses, tout en rappelant qu’il était ” l’avocat des gens qui regrettent ce qu’ils ont fait “. Ajout : ” « Vous pouvez comprendre qu’ils ont commis une erreur de jugement et qu’ils le regrettent. »
La même histoire quelques minutes plus tard, lorsqu’un avocat de la défense a précisé qu’elle était “très touchée par ce qu’elle a vécu “. ” Je suis une femme, une mère, nous sommes tous avec vous Mme Pelicot, je ne veux pas imaginer ce que vous avez vécu. ” Ce à quoi Gisèle Pelicot répondit sèchement : ” Il y a quelques jours, vous criiez à haute voix : « Mme Pelicot a fait une fellation » “.
Un changement d’attitude particulièrement notable, à l’heure où sa parole était mise en doute par la défense. D’autant que plusieurs photos, utilisées pour témoigner du viol commis contre Gisèle Pelicot entre 2011 et 2020, doivent être montrées à l’audience ce mercredi après-midi, à la demande des avocats de la défense.
« Ce qui m’importe, c’est que ces vidéos (et photos) qui sont des preuves irréfutables des viols et des violences que j’ai subies soient diffusées uniquement dans cette salle »a demandé Gisèle Pelicot à la barre, ajoutant qu’elle « ne veut pas que le public soit informé de ces images ». Le 9 septembre, elle avait également demandé que ses enfants “ne pas assister” à ce visionnement.
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