Près de 16 000 signalements d’agressions ont été signalés par des salariés l’an dernier à travers les 900 agences en France.
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Près de 16 000 bulletins d’agression ont été enregistrés à France Travail (anciennement Pôle Emploi) en 2023, peut-on lire, vendredi 26 avril, dans un document interne révélé par le site Politis et dont s’est procuré franceinfo.
Selon ce document, précisément 15 906 signalements d’agressions ont été déclarés par des salariés l’année dernière à travers les 900 agences en France. Ce chiffre inclut les attaques comportementales (2 325), les attaques physiques (143), les attaques verbales (6 885), les incivilités (3 513) et les EDIS (expressions d’intention suicidaire) de la part des utilisateurs (3 040).
143 attaques physiques signalées
Pour toutes ces catégories les chiffres sont en hausse de 12% par rapport à 2022. Dans le détail, le document note en 2023 une augmentation des incivilités de 17% par rapport à l’année précédente (+82% depuis 2019), une augmentation de 8% des agressions verbales signalées par rapport à l’année précédente. à 2022 (+37% depuis 2019) et une augmentation de 17% des attaques comportementales signalées par rapport à l’année précédente (+10% par rapport à 2019).
Concernant les agressions physiques, leur nombre reste stable (moins de 1% de l’ensemble des signalements) mais le document précise toutefois que sur les 143 agressions physiques déclarées en 2023, 45 sont des agressions physiques avérées contre un agent et survenues dans une agence ou à proximité. Concernant l’EDIS, en 2023, plus de 3 000 cas (3 040) d’utilisateurs exprimant une intention suicidaire ont été déclarés par les agents. Un chiffre en constante augmentation depuis 2019 : en cinq ans, il a triplé.
“La pression est sur les demandeurs d’emploi”
Depuis l’assassinat d’un élu à Valence (Drôme) début 2021, France Travail incite ses agents à signaler tout incident. Pour Laurent Mérique, président du syndicat Snap, c’est une des raisons qui expliquent ces hausses mais ce n’est pas la seule : “Les tensions qui existent notamment par rapport au marché du travail, la pression qui s’exerce sur les demandeurs d’emploi qui ne sont pas suffisamment actifs dans leur recherche et puis les inquiétudes également par rapport aux réformes passées et annoncées de l’assurance chômage, font que l’accueil Les conditions de vie de nos utilisateurs les conduisent en réalité à être plus agressifs verbalement et physiquement.
De son côté, France Travail évoque dans le document interne un contexte global dans la société et s’appuie sur des chiffres du ministère de l’Intérieur. : “En France, presque tous les indicateurs de délinquance enregistrée sont en hausse en 2022 par rapport à l’année précédente”. Contactée par franceinfo, l’institution indique qu’elle va généraliser la vidéoprotection, comme elle l’avait déjà annoncé il y a un peu moins de trois ans. Il propose également des exercices d’intrusion armée et dispense des formations pour faire face aux menaces de suicide des demandeurs d’emploi.