Airbags défectueux : des mécaniciens dépassés par le rappel massif de Citroën… et d’autres modèles suivront

En raison d’airbags défectueux, Citroën a rappelé plus de 200 000 véhicules en France.

Les concessionnaires automobiles rencontrés par TF1 peinent à faire face à l’afflux de clients.

Le problème pourrait devenir encore plus grave dans les semaines à venir, à mesure que de nouveaux modèles seront rappelés.

Un scandale qui prend de l’ampleur. Après plusieurs accidents graves, Stellantis a lancé une vaste campagne de rappel de véhicules Citroën. Le problème ? Airbags défectueux et potentiellement dangereux : contenant du nitrate d’ammonium, le même gaz qui a fait exploser l’usine AZF de Toulouse, ils sont susceptibles d’exploser en cas d’accident. Le constructeur évoque un risque sérieux dans ce domaine. Plus de 230 000 voitures, modèles C3 et DS3, sont déjà concernées en France. Il a été demandé à leurs propriétaires de cesser de les utiliser jusqu’à ce qu’ils soient réparés.

Face à cette demande soudaine et urgente, les concessionnaires et réparateurs sont débordés et submergés de dossiers. “Les gens viennent directement en concession. Ils nous appellent. En effet, le standard est un peu chargé en ce moment… Nous avons des plannings très chargés. Mais nous prenons en priorité les demandes concernant cette opération de sécurité”, confirme au micro de TF1 Eric Sebbag, réparateur agréé chez Citroën Technic automobiles à Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne). Pour certains de ses confrères, le délai d’attente est déjà considérable. “Ce n’est qu’à la mi-juillet“, glisse un mécanicien dans cet autre JT. “On a déjà 400 dossiers en attente (…) Ça fait longtemps. Il y a des dossiers, ça fait un mois et demi qu’on les a ouverts chez les clients”explique un autre.

Jusqu’à 8 millions de véhicules rappelés en Europe

Il est peu probable que la situation s’améliore puisque de nouveaux modèles seront rappelés dans les prochains mois. Selon nos informations, il s’agit des Citroën C4, Ds4 et Ds5 construites entre 2009 et 2019. Par ailleurs, indique Le Parisien, plusieurs autres marques du groupe Stellantis, comme Opel, pourraient être confrontées au même problème étant donné que leurs airbags sont fournis par le même fournisseur. A terme, plus de 8 millions de véhicules devront être rappelés sur le vieux continent, calcule le quotidien.

Le prestataire en question, Takata, aurait caché la défaillance de ces airbags, comme l’a reconnu la société dans un accord de plaidoyer de culpabilité avec le ministère américain de la Justice en janvier 2017. « Takata a fourni des informations et des données de test matériellement fausses, frauduleuses et trompeuses aux constructeurs OEM »indique le texte.

Les protections mises en place n’étaient pas à la hauteur du défi

Me Christophe Léguevaques

“A mon avis, nous sommes certains que Stellantis disposait de l’information au moins depuis 2014. Je constate que, jusqu’à aujourd’hui, les protections qui ont été mises en place n’ont pas été à la hauteur de l’enjeu”, critique Me Christophe Léguevaques, avocat au barreau de Paris qui défend les automobilistes blessés, dans notre rapport à retrouver en tête de cet article. Toujours selon nos confrères de Parisien, Stellantis soutient que le sous-traitant japonais lui a assuré que seuls les airbags produits aux Etats-Unis présentaient un risque. Or, les véhicules européens n’en sont pas équipés. Par ailleurs, le groupe multinational affirme n’avoir enregistré aucun accident avec ces équipements jusqu’en 2019.

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Quoi qu’il en soit, l’entreprise a mis en œuvre plusieurs mesures pour tenter d’endiguer l’hémorragie. Elle a certifié à TF1 avoir quasiment doublé ses effectifs dans son centre d’appels et le nombre de ses véhicules de remplacement. Ils doivent être déployés petit à petit dans les concessions.