Le score final de 6-3, 5-7, 6-1 et 6-0 raconte peu l’histoire de ce match dont le niveau de jeu a atteint des sommets impressionnants pendant 2 heures 27 minutes. Puis, alors qu’on était à un set partout et 1-1 au troisième engagement, le corps d’Alcaraz a cédé.
Sur un retour de service apparemment banal, le n°1 mondial a été perclus de crampes, de la main droite jusqu’au mollet. Alcaraz a dû demander l’aide de l’entraîneur avant le changement de côté. La chose étant interdite, il a donc cédé le troisième jeu et le break de service à Djokovic.
Le Serbe a accumulé les points pour sceller le troisième set 6-1 alors qu’Alcaraz tentait de couper court au rallye avec deux ou trois coups de raquette, incapable de prendre une assise solide sur ses jambes. C’était la chronique d’une mort annoncée.
L’Espagnol de 20 ans a pris une bonne pause de sept minutes entre les troisième et quatrième tours. Il est revenu sur un terrain un peu plus sautillant sans toutefois parvenir à trouver un niveau suffisant pour agacer l’homme aux 22 titres en Grand Chelem. Alcaraz a obtenu deux balles de break en début de manche, facilement effacées par le Serbe.
C’était la dernière amélioration du jeune homme. Avec un adversaire au sol, Djokovic a tout de même poussé quelques cris de guerre pour s’encourager, immédiatement hué par la foule.
Djokovic a pris le service adverse à sa première occasion dans le quatrième set puis a filé, serein, vers la ligne d’arrivée, remportant 11 des 12 derniers jeux du match.
Queue de poisson
Ce duel en demi-finale marqué d’un X sur tous les calendriers puisque le destin les avait réunis dans une même portion de tableau a ravi tous les spectateurs par son niveau de jeu extrême lors des deux premiers tours.
Alcaraz, peut-être un peu nerveux, a commencé le match en arrosant la terre battue de fautes directes. A force d’arroser en revanche, la graine a germé et le jeune prodige a retrouvé sa touche magique.
Il a bousculé Djokovic en fin de premier set, puis l’a fait plier dans le 8e jeu du second. Dans la foulée, Alcaraz a raté une première occasion de clore l’engagement en servant à 5-3, mais il s’est repris en brisant le service adverse à zéro pour créer l’égalité dans le match.
Fidèle à lui-même, Djokovic est allé se détendre dans le vestiaire pendant environ six minutes. Il ne fallut pas longtemps après, alors que les deux hommes étaient à égalité, que le corps de l’Espagnol craquait, les muscles peut-être refroidis par la rupture forcée.
Son entraîneur, Juan Carlos Ferrero, a également fait signe à Alcaraz de se plaindre auprès de l’arbitre de l’intermède trop long de Djokovic. Alcaraz est resté gelé.
Novak Djokovic tentera dimanche de décrocher son 23e titre du Grand Chelem et ainsi de dépasser Rafael Nadal au sommet de la pyramide du tennis masculin. Il affrontera le vainqueur du duel entre Alexander Zverev et Casper Ruud, également prévu vendredi.
Alcaraz, de son côté, quittera probablement Paris la tête pleine de doutes. Son immense talent est évident, mais son corps grince déjà à seulement 20 ans. Il a dû déclarer forfait avant l’Open d’Australie en janvier. Il s’est également blessé à la cuisse à Rio en février.
Alcaraz avait également renoncé devant Félix Auger-Aliassime en quarts de finale de l’Open des États-Unis, en septembre 2021.
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