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Ambitions, émotion, « basket total »… Les premiers mots du nouveau coach, Freddy Fauthoux

Officiellement investi comme sélectionneur de l’équipe de France de basket, le technicien de 51 ans a répondu aux questions des journalistes ce mercredi.

Ses premiers mots en tant qu’entraîneur : “Je suis très heureux et fier. C’est important dans une carrière, dans la vie. C’est une responsabilité forte et importante. Je vais donner tout ce que je peux pour que l’équipe de France reste au plus haut niveau mondial. Je tiens à féliciter Vincent Collet pour ce qu’il a apporté au basket français, lui et son staff, ils nous laissent, mon staff et moi, un bel héritage, conséquent, à entretenir et à faire grandir. Je ne parle même pas de l’été incroyable et des JO. La première mission est de faire aussi bien que lui.”

Composition du personnel : « On y a réfléchi avec Boris Diaw, Alain Contensoux et Jacky Commères. Je cherchais d’abord la complémentarité, il faut aussi beaucoup d’humanité. Laurent Vila, Brian George et Joseph Gomis sont trois personnes avec qui j’ai déjà travaillé. Laurent est un bosseur qui a une connaissance très large du basket, on échange régulièrement et ça nous apporte des bénéfices. Bryan fait de la vidéo depuis une dizaine d’années, c’est peut-être celui qui connaît le mieux les équipes adverses. Il aura un rôle bien précis. Joseph ? C’est celui qui a le plus d’expérience en Euroligue avec l’Asvel. Bryan verra des joueurs en NBA, Jo en Euroligue. C’était important d’avoir des gens dans les différents championnats. Pascal Donnadieu ? C’était important d’avoir un relais avec ce qu’il s’est passé ces dernières années, qui a du recul, il ne sera pas sur le banc de touche. »


Emmener l’équipe de France vers de très hauts sommets.

Freddy Fauthoux

Méthode : “Je vais apporter ma personnalité, j’aime les gens, il faut se dire les choses et c’est comme ça qu’il faut avancer. Le jeu, on verra, il faut en parler avec le staff et les joueurs qu’on va sélectionner, on va commencer sans les joueurs NBA par exemple. C’est un jeu pour gagner le plus de choses. Ce qui m’intéresse, c’est de prendre le relais avec une nouvelle génération, encadrée par des vétérans, pour emmener l’équipe de France vers de très hauts sommets.”

Double casquette avec Bourg-en-Bresse : « Lors des négociations de prolongation à Bourg en Bresse (contrat jusqu’en 2027, NDLR), on en avait déjà parlé. Y compris avec la fédération, quand j’ai présenté ma candidature. Ça n’aurait pas été compatible avec l’Euroligue. Je ne suis pas inquiet mais comme je travaille beaucoup en staff, j’essaie de construire des choses assez solides pour que tout ne s’écroule pas s’il manque une pièce du puzzle. (…) Comment ça marche ? En staff. Chacun aura des missions précises entre chaque compétition et fenêtre. Chacun a des affinités avec certains joueurs. On va rentrer en contact avec eux directement, avec leur club si besoin aussi. On peut faire des réunions en visio et on va travailler à distance, peut-être deux ou trois semaines pour définir les missions de chacun. Il y en aura beaucoup d’autres avant la première fenêtre pour mettre en place le fonctionnement. Mais le club, je serai là au quotidien. Aujourd’hui, il y a beaucoup de clubs qui fonctionnent comme nous. Les journées de travail et d’entraînement de 8h à 13h30 et la deuxième partie de journée pour les soins et le travail individuel, ça laisse de la place pour faire d’autres choses. Il y a une organisation à trouver mais en aucun cas je ne mélangerai les deux. Il ne faut pas tout mélanger sinon on se perd.

De jeunes talents français, notamment Wembanyama et Risacher : “C’est une chance de les avoir déjà croisés. Victor, avec une année à l’Asvel, il avait été beaucoup blessé, mais c’était une saison très intéressante pour connaître sa personnalité et ses objectifs, connaître l’homme et son envie de réussir. C’est différent pour Zaccharie (à Bourg). Ce n’était pas un pari mais une responsabilité qu’il m’a donnée pour l’aider à progresser. Cette nouvelle génération ne peut être excellente que si elle est encadrée par les plus anciens. Il faudra que ça décolle, qu’on fasse des matchs, des compétitions, un style de jeu.”


Sauf une ou deux fois, vous ne me verrez pas déborder.

Freddy Fauthoux

Son caractère fougueux : « J’ai été basketteur professionnel. Personne ne le croirait car j’ai un physique moyen. Il fallait du caractère pour se démarquer dans cette forêt de géants. Je ne suis pas une mauvaise personne, je n’ai pas mauvais caractère. Je veux gagner. Si les joueurs ne font pas le nécessaire, je le leur dis avec force mais pour le bien général. Quand on me donne une responsabilité, ce n’est pas juste une équipe, c’est un club, une fédération, il faut dire les choses et le tempérament ressort. Mais il y a de la concurrence dans ce domaine à l’étranger (rires). Il y a de la représentation aussi, mais à part une ou deux fois, vous ne me verrez pas déborder. Par match ? Par saison (rires) ! »


Je rejoins la meilleure équipe française pour entraîner, je suis un peu béni, j’ai été très ému quand j’ai appris la nouvelle.

Freddy Fauthoux

Inspirations des coachs : « Il n’y a pas d’entraîneur qui entraîne un joueur, chaque entraîneur apporte des choses, c’est ce qui fait le charme de l’entraînement. Il y a tellement de gens qui m’ont inspiré… Mon premier entraîneur à Hossarieu m’a donné cette passion. Mon caractère de feu… Cet entraîneur était un spectacle à lui tout seul dans ce domaine… Au haut niveau, tous les entraîneurs qui ont apporté leur touche, notamment à Pau, Gomez, Bergeaud, Sarre, Commères… De grands entraîneurs d’Euroligue aussi. Je n’invente rien dans le basket. Mais quand on creuse, qu’on observe, qu’on améliore certaines choses. Je suis passionné par ce sport, j’ai la chance unique d’avoir été joueur pendant 18 ans et je suis aujourd’hui entraîneur, j’arrive dans la plus belle équipe française à entraîner, je suis un peu béni, j’ai été très ému en apprenant la nouvelle. »

Matchs contre Chypre en novembre : “Je n’ai pas encore réfléchi à la première sélection, la priorité était de composer le staff. On sait qu’on n’a pas les joueurs de NBA ou d’Euroligue. Il va falloir faire vite mais aussi attendre un peu que tout le monde débute. Il y a des jeunes joueurs qu’on veut voir mais il faut aussi qu’ils soient performants. On ne peut pas non plus avoir que des jeunes joueurs. On a encore deux ou trois semaines d’observation.”


Je rêve d’un basket total.

Freddy Fauthoux

Le projet de jeu : “Une chose est sûre et à garder, on a des étés incroyables en jeunesse avec beaucoup de médailles, on a cette force défensive, des qualités athlétiques qu’on peut imposer et il faut la garder, l’améliorer, l’amplifier. Si on veut aller loin dans les compétitions, je rêve d’un basket total, où l’on défend fort mais en marquant des points. Les équipes qui gagnent sont dans les meilleures défenses mais qui marquent aussi beaucoup. On ne sait pas si on y arrivera mais c’est ce qu’on va essayer de proposer en fonction des sélections qu’on aura. En France, on a des joueurs exceptionnels, présents et en devenir. Pourquoi ne pas arriver à avoir un jeu qui gagne ?”

La réaction des joueurs de Bourg-en-Bresse : “C’est drôle parce que je leur ai dit hier après le match contre Hambourg. Cela a été reçu de manière très festive, ça m’a fait chaud au cœur de les voir heureux pour moi. Ils l’ont très bien reçu et j’ai été très touché.”

Thomas Heurtel potentiellement sélectionnable :« C’est un excellent basketteur qui a toujours été là pour l’équipe de France. »

Nando De Colo et Nicolas Batum :”Ils ont montré l’exemple en portant le maillot bleu chaque été. J’espère que cela inspirera les jeunes. Je voulais leur rendre hommage pour ce qu’ils ont fait.”


Le jour où je suis devenu entraîneur professionnel, je rêvais d’être sélectionneur.

Freddy Fauthoux

Quand a-t-il voulu devenir entraîneur pour la première fois ? : « Tout le monde pense pareil : quand on est basketteur professionnel, j’ai toujours rêvé de jouer en France. Le jour où je suis devenu entraîneur professionnel, j’ai rêvé d’être sélectionneur. Mais quand on est là-bas, on ne peut plus rêver car il y a une responsabilité. C’est un cheminement pour tout le monde. Il n’y a pas eu de déclic. Si ça n’était jamais arrivé, ça n’aurait pas été grave. »

Pression du résultat : “Quand on fait ce métier, tous les entraîneurs du monde et même chez les amateurs, on a cette sensation de pression, mais c’est aussi pour ça qu’on fait ce métier, parce qu’on aime ça, sans être masochiste non plus. Pour avancer, il faut la ressentir un peu. C’est positif. On veut avoir le meilleur résultat possible. C’est une pression normale.”

Commentaires recueillis lors d’une conférence de presse

Fleur

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