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ambitions, évolution, vie avec van der Poel… La pépite française Axel Laurance livre avant Liège-Bastogne-Liège

Il fait partie des révélations du début de saison. Après avoir découvert Milan-San Remo et le Tour des Flandres cette année, le Français Axel Laurance fera ses premiers pas sur un troisième Monument, Liège-Bastogne-Liège, dimanche 21 avril. Il y est attendu comme l’un des lieutenants de l’ogre. Mathieu van der Poel, bien décidé à s’imposer pour la première fois sur la « Doyenne des classiques ».

Celui qui vient de fêter ses 23 ans s’est illustré en remportant deux victoires en 2024, sur une étape de l’Etoile de Bessèges devant l’ex-champion du monde Mads Pedersen, puis en World Tour sur le Tour de Catalogne. Depuis son arrivée en 2023 à Alpecin-Deceuninck, le Morbihannais a franchi un cap.

Entraîneur de l’équipe de France et consultant pour France Télévisions, Thomas Voeckler lui promet un avenir “très prometteur” : « Il a des bases solides. Sa progression est régulière et les fondations sont saines. C’est ce qui le fera durer. ». Lors d’un entretien, l’intéressé se sent à l’aise, confiant, mais ne veut surtout pas sauter les étapes.

Franceinfo : sport : Vous attendiez-vous à un si bon début de saison ?

Axel Laurance : J’ai senti cet hiver que j’avais vraiment atteint un nouveau niveau. Je me sentais beaucoup plus solide. L’objectif était d’être en forme dès le départ pour bien performer au Grand Prix La Marseillaise et à l’Etoile de Bessèges. J’ai travaillé dur tout l’hiver et cela a payé dès la première course de la saison. Quand on gagne vite, ça donne du rythme, ça donne une confiance totale pour l’avenir.

Il y a moins de deux ans, vous y vivieza disparition de votre équipe B&B Hotels-KTM alors que vous veniez de vivre votre première saison complète chez les pros. Comment voyez-vous votre trajectoire ?

Ce ne sont évidemment pas des choses que nous pouvons imaginer. Avec cette histoire, il y a eu beaucoup de changements et de rebondissements, c’était un peu précipité, mais j’ai continué, ne voulant pas sauter les étapes. Pour moi, cela reste la suite logique de ma progression. Chaque année, j’atteins un nouveau niveau. J’ai fait l’année 2023 en développement et maintenant je me retrouve sur les plus grosses courses du calendrier. Je procède étape par étape. Tout cela me permet cette année de montrer tout mon potentiel.

Concernant votre profil, pouvez-vous être décrit comme un puncheur ?

En termes généraux, nous pouvons dire cela. Mais c’est vrai que j’ai un profil assez particulier, un peu comme Michael Matthews avec qui je vois de plus en plus de similitudes. Je suis assez rapide, mais je ne fais pas encore partie des vrais puncheurs qui surmontent très bien les bosses. Je suis un peu entre les lignes. J’aime les classiques en général : les pavés, les Ardennes… Mais je peux m’exprimer sur beaucoup de terrains. Je pense qu’on pourrait m’appeler un puncheur-sprinteur.

Dans quelle course rêveriez-vous de gagner un jour ?

J’ai toujours dit que ce serait les Strade Bianche. Cette année, j’ai participé à pas mal de grosses courses et c’est vrai qu’un Tour des Flandres, quand on voit du public, (c’est tentant). Je pense qu’à Liège ce sera pareil… Je n’ai plus vraiment de course particulière en tête, mais les grands rendez-vous me donnent envie.

Dans quel état d’esprit êtes-vous avant Liège-Bastogne-Liège, quelques jours après cette Flèche Wallonne aux conditions météo épouvantables ?

Nous ne nous attendions pas particulièrement à récolter autant. Ce fut l’une de mes journées les plus dangereuses à vélo. C’était horrible, mais le fait d’avoir terminé la course (18ème à l’arrivée et seulement 44 coureurs l’ont franchie) m’a redonné un peu de confiance. Si je suis capable de survivre à cette journée, je pourrai le refaire dimanche.

Quel sera votre rôle auprès de Mathieu van der Poel dimanche ?

Nous serons tous autour de Mathieu. Il faut être plus malin (que nos adversaires) car il ne sera pas forcément le grand favori. Tadej Pogacar sera là avec une grosse équipe. Nous serons dans une position plus défensive par rapport aux courses précédentes. Ce n’est pas à nous de gérer la course. Le modèle sera différent. Dans des courses comme celles-ci, il y a le positionnement mais au final, la différence se fait par la pédale. Les difficultés se succèdent tellement qu’on ne peut pas trop mentir.

Comment se passe le quotidien aux côtés d’un coureur comme Mathieu van der Poel ?

C’est un gars très simple. Nous réalisons qu’il est un humain. C’est une personne super simple, détendue et calme. Il ne semble jamais nerveux, ou du moins il ne le montre pas.

« Désormais, Mathieu a une expérience qui lui permet de se connaître parfaitement. C’est une personne unique. Peu de gens sont capables de reproduire ce qu’il fait.

Axel Laurance

sur franceinfo : le sport

Le jour où il prendra sa retraite, nous réaliserons tout ce qu’il a accompli. Quand on est au départ de Milan-San Remo ou du Tour des Flandres, et qu’il est leader, c’est très agréable car il y a toujours un défi et un but.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans la manière dont Alpecin-Deceuninck gère et encadre ses coureurs ?

C’est une équipe très efficace. Elle n’a pas le plus gros budget du groupe, mais tout est calculé. Il y a une très bonne ambiance. Entre les coureurs, on s’entend tous très bien. Quand on vient aux courses, on s’amuse. Nous recherchons la performance mais aussi le bien-être du coureur. Pour moi, c’est vraiment important de se sentir libre, de ne pas avoir quelqu’un constamment dans son dos pour te dire quoi manger par exemple. Ils nous ont laissé faire. Ils supposent que si vous êtes professionnel, vous savez ce que vous devez faire.

Dans quelle mesure passer un an dans une équipe de développement vous a-t-il permis d’évoluer ?

J’ai appris à me sentir dans l’esprit de l’équipe. C’était totalement différent pour moi. Nous courons en équipe. Avec B&B, l’idée était de voir qui était bon et de s’adapter au final. Les choses étaient moins établies. Là, sur chaque course, il y a un plan à suivre. L’objectif était aussi de rester dans une catégorie où je peux gagner des courses. Avec mon profil, c’est important. J’ai dû garder cette grinta pour la finale. C’était le bon choix car j’ai gagné trois courses l’année dernière. On a beaucoup moins peur quand on sait qu’on est capable de gagner.

Comment avez-vous digéré votre titre de champion du monde U21 2023 ? Certains de vos prédécesseurs n’ont pas confirmé après ce titre…

J’ai pris les choses du côté positif, je pense. Je ne me suis pas laissé emporter par le problème. Tout de suite, j’ai essayé de changer, de me dire que c’était une course comme une autre et qu’il fallait que je gagne encore. Cela m’a fait plus de bien qu’autre chose. Cela m’a permis de relativiser et d’aborder les courses beaucoup plus sereinement. Je suis moins stressé, je me mets moins de pression inutile. Cela m’a vraiment changé.

Vous avez également pratiqué le cyclo-cross et le cyclisme sur piste. Est-ce que cela vous aide aujourd’hui sur la route ?

J’ai même commencé le BMX pendant huit ans. Ensuite, j’ai pratiqué les trois disciplines en même temps. Cela m’a apporté tout un bagage technique et tactique. Je suis capable de m’adapter à presque toutes les situations. C’est ce qui fait ma force et ce qui me permet d’être aujourd’hui un coureur complet. J’ai une très bonne vision tactique. C’est un bel atout, même sur les chutes, car il faut être assez technique sur son vélo (pour les éviter). Je suis assez doué et j’arrive à bien gérer ces situations.

Peut-on vous imaginer au Tour de France ou à la course en ligne aux Jeux Olympiques ?

L’équipe ne m’avait pas prévu un Grand Tour. On n’a jamais parlé du Tour de France. Il sera centré autour de Jasper Philipsen. Je pense que je n’ai rien à faire là-bas car je ne fais pas partie de son train (de sprint). On ne va pas dire que c’est encore trop tôt, car je pense que je suis capable de participer. Mais je ne veux pas aller au Tour de France juste pour dire que je l’ai fait. Le jour de mon arrivée, je pourrai gagner une étape.

Pour les Jeux Olympiques, c’est encore un peu trop tôt. Il n’y a que quatre places. Ce n’est rien, surtout pour une nation comme la France. C’est une course particulière, avec 90 coureurs et beaucoup de kilomètres. Des coureurs comme Christophe Laporte peuvent l’avoir plein la tête. Si je suis appelé, oui c’est incroyable et je ferai tout pour y être mais c’est surréaliste, pour moi, d’en faire un objectif personnel cette année.

Fleur

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