Le président du Parti conservateur, Oliver Dowden, a annoncé vendredi sa démission au Premier ministre britannique Boris Johnson après deux cuisantes défaites aux élections législatives partielles. Des résultats qui risquent de fragiliser davantage un « BoJo » déjà très critiqué au sein de son parti depuis le « partygate », l’affaire des partis arrosés à Downing Street pendant les confinements.
Le président du Parti conservateur britannique, Oliver Dowden, a annoncé vendredi 24 juin sa démission au Premier ministre Boris Johnson, après une série de « résultats électoraux très médiocres » dont les défaites des conservateurs lors de deux élections législatives partielles jeudi.
Les conservateurs au pouvoir du Premier ministre britannique Boris Johnson ont subi deux revers majeurs, notamment dans une circonscription du sud-ouest de l’Angleterre détenue par les conservateurs depuis plus d’un siècle.
Les libéraux démocrates centristes ont renversé la majorité conservatrice pour remporter Tiverton et Honiton, une circonscription du sud-ouest de l’Angleterre conservatrice depuis sa création en 1997, par plus de 6 000 voix.
Le Parti travailliste, principal parti d’opposition, a récupéré par près de 5.000 voix la circonscription de Wakefield, dans le nord de l’Angleterre, fief traditionnellement travailliste saisi par les Tories lors de leur triomphe en décembre 2019.
Les votes ont eu lieu jeudi après deux démissions d’anciens députés conservateurs tombés en disgrâce ces derniers mois.
Le scrutin de Wakefield a été déclenché par la démission du député Imran Khan, condamné à dix-huit mois de prison pour l’agression sexuelle d’un adolescent. À Tiverton et Honiton, le député Neil Parish, 65 ans, a présenté sa démission après avoir admis avoir regardé de la pornographie sur son téléphone au Parlement.
Deux semaines après avoir survécu à un vote de défiance dans le sillage du « partygate » – l’affaire des soirées ivres à Downing Street pendant les confinements – ces résultats risquent d’accentuer encore le climat de méfiance au sein de la majorité. .
Pourtant, Boris Johnson avait exclu jeudi, alors qu’il se trouvait au Rwanda pour un sommet du Commonwealth, de démissionner en cas de défaite.
Johnson sur un siège éjectable
Dans des discours saluant leurs victoires, les deux députés nouvellement élus ont déclaré que la Grande-Bretagne avait perdu confiance en Boris Johnson et l’ont exhorté à se retirer.
Le chef de l’opposition et travailliste Keir Starmer, qui envisage de remplacer Boris Johnson au poste de Premier ministre après les prochaines élections générales prévues en 2024, a affirmé que Wakefield « pourrait être le berceau du prochain gouvernement travailliste ».
« Wakefield a montré que le pays a perdu confiance dans les conservateurs », a-t-il déclaré dans un communiqué. « Ce résultat est un verdict clair sur un parti conservateur qui manque d’énergie et d’idées. »
Le chef libéral démocrate Ed Davey a déclaré que son parti était entré dans « l’histoire politique avec cette victoire époustouflante » et que c’était « un signal d’alarme pour tous les députés conservateurs qui soutiennent Boris Johnson ».
« Les habitants de Tiverton et Honiton ont parlé au nom du pays », a-t-il ajouté. « Le public en a marre des mensonges et des violations de la loi de Boris Johnson, et il est temps que les députés conservateurs fassent enfin ce qu’il faut et le renvoient. »
Boris Johnson a passé des mois à se battre pour sa survie après une série de polémiques, dont celle du « Partygate », qui a sapé sa légitimité de chef du parti.
>> À (re)lire sur France 24 : Partygate : les dates du scandale qui fragilise Boris Johnson
Avant même que la controverse n’éclate en décembre, l’architecte du Brexit, âgé de 58 ans, a perdu deux sièges autrefois garantis lors d’une élection partielle en 2021. Il a ensuite obtenu un score lamentable lors des élections locales de mai.
Des semaines plus tard, des dizaines de députés conservateurs ont déclenché un vote de défiance envers Boris Johnson, et plus de 40 % d’entre eux ont tourné le dos à leur chef en difficulté.
Le contexte s’avère défavorable à son gouvernement, avec une inflation au plus haut depuis 40 ans – dépassant 9% – à l’origine d’une grève massive et historique des cheminots, et l’échec récent d’une tentative controversée d’expulsion de migrants vers le Rwanda.
Avec l’AFP
France 24 Europe