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après la maltraitance animale à Tokyo, le pentathlon moderne veut tourner la page de l’équitation sur une bonne note

Une cavalière en larmes sur son cheval récalcitrant. Ces images de la pentathlète allemande Annika Schleu lors des JO de Tokyo 2021 ont été parmi les plus marquantes de la quinzaine. Alors qu’elle était en route vers l’or olympique après les deux premières épreuves – escrime et natation –, son cheval refusait de sauter les obstacles, et parfois même d’avancer.

Frustrée, Annika Schleu avait fait plusieurs gestes violents envers son cheval, lui infligeant des coups d’éperon et de fouet. Son dresseur, Kim Raisner, a également frappé l’animal. Cette situation “a été mal vécu (au sein de la Fédération Internationale), parce que tu ne frappes pas un cheval, admet Joël Bouzou, vice-président de l’Union internationale de pentathlon moderne (UIPM). La frustration était énorme pour elle, mais cela ne justifie pas son action.



Annika Schleu – Pentathlon moderne

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(Francetvsport)

Si les pentathlètes sont souvent confrontés à un cheval qui refuse de sauter, la réaction du cavalier allemand est en revanche bien plus rare. En tout cas, cet événement a laissé des traces. “Cela a déclenché le changement de test pour 2028”, se souvient Valentin Belaud, double champion du monde en 2016 et 2019.

Un changement d’épreuve pour les JO 2028

Sur le circuit international, l’équitation sera remplacée par un parcours d’obstacles pédestre à partir de 2025. “J’ai soutenu cette évolution, soutient Valentin Prades, champion d’Europe et vice-champion du monde en 2018, parce que je considère que le tirage au sort (du cheval 20 minutes avant l’épreuve) c’est trop injuste.”

“Après ce qui s’est passé à Tokyo, j’ai réalisé qu’il n’était pas acceptable de miser quatre années de préparation olympique sur un match nul.”

Valentin Prades, vice-champion du monde

sur franceinfo : le sport

C’était même un “absolue nécessité”, selon Joël Bouzou, qui est également président de la Fédération française. « Nous ne répondions plus aux critères du CIO (Comité International Olympique) pour le programme olympique : accessibilité, équité, coût, pour les organisations, mais aussi pour la pratique”, explique-t-il, tout en précisant que le remplacement de l’équitation était déjà dans les cartons depuis plusieurs années.

L’équitation, un handicap pour le développement

A cela s’ajoute une différence de niveau, comme l’explique le double champion du monde Valentin Belaud. « Le problème du pentathlon aux JO, et particulièrement de l’équitation, c’est que de nombreux athlètes n’avaient pas le niveau de l’épreuve. C’est une épreuve très compliquée, sauter à 1h20 J’ai fait plusieurs obstacles, sans connaître son cheval. Il y a des pays émergents où il est plus compliqué qu’ici de pratiquer l’équitation. note-t-il.

Le vice-président de l’UIPM regrette également cet obstacle au développement de la discipline. « Lors de la Coupe du monde, nous n’avions que six ou sept pays capables d’organiser l’épreuve équestre. Elle a eu du mal à s’implanter dans de nombreux pays d’Asie du Sud ou d’Afrique par exemple. Avec la nouvelle épreuve, la performance ne dépendra que de l’athlète et les conditions seront les mêmes pour tout le monde”, souligne Joël Bouzou.

Ce changement pour la course à obstacles a donc été “inévitable pour l’inclusion d’autres pays dans notre sport, pour une plus grande visibilité et une attractivité mondiale, avec moins d’inégalités. Cela renouvellera notre sport, pour qu’il évolue avec son temps”, confirme Elodie Clouvel, première pentathlète française à obtenir une médaille olympique individuelle (argent à Rio en 2016).

Mesures d’urgence

En attendant les Jeux de Los Angeles en 2028, la fédération internationale a mis en place une série de mesures pour ceux de Paris, afin que l’épreuve équestre se déroule dans les meilleures conditions possibles.

Dans une lettre officielle de l’UIPM datée de 2022 que franceinfo : sport a pu consulter, elle évoque le travail “sur une série de mesures visant à améliorer le bien-être des chevaux dans le pentathlon moderne et à créer une discipline équestre plus sûre pour tous les participants”. Ces mesures font suite “un certain nombre d’incidents se sont produits dans la section équestre de la finale féminine des Jeux Olympiques de Tokyo 2020”.

L’UIPM, qui a créé un groupe de travail spécifique sur le sujet, a d’abord modifié le règlement de l’épreuve en réduisant la hauteur (de 1,20 m à 1h10 m) et le nombre d’obstacles (de 15 à 12) afin de le rendre plus accessible. « En parallèle, nous avons introduit dans le code d’éthique une partie sur le bien-être animal, sur le comportement à adopter avec les chevaux. Certaines choses étaient laissées au bon vouloir des gens. Nous avons donc clarifié davantage ce sujet, pour que les comportements soient complètement régulés”, précise Joël Bouzou.

“Le cheval n’est pas un accessoire comme une épée ou un pistolet avec lequel on peut faire ce que l’on veut” dit-il encore. Les formations en ligne sur ce sujet sont désormais obligatoires pour les athlètes, les entraîneurs et les juges afin de les sensibiliser. Des observateurs indépendants de l’UIPM ont également été présentés à toutes les compétitions. « Nous l’avions déjà, mais nous l’avons systématisé pour pouvoir corriger d’éventuelles pannes » ajoute le vice-président.

Ces mesures sont la preuve “d’une prise de conscience”, assure le directeur technique national de la fédération française, Christian Roudaut. Selon les athlètes, le résultat est concluant. «C’est très satisfaisant, note Élodie Clouvel. Les tests se déroulent bien mieux et sont plus sûrs pour les chevaux.”

Le bien-être du cheval à l’honneur

Dans le bulletin d’information technique daté de janvier 2022, adressé aux membres de la fédération, aux entraîneurs, aux athlètes et aux agents techniques, l’UIPM a informé des nouvelles mesures et directives applicables à partir de 2022. « Le bien-être du cheval doit toujours être primordial et ne doit jamais être subordonné à d’autres considérations. » rédige le document.

Il précise également ce qui constitue un mauvais traitement : “Fouetter ou battre excessivement un cheval ; soumettre un cheval à tout type d’appareil à décharge électrique, utiliser des éperons de manière excessive ou persistante (…), concourir avec un cheval épuisé, boiteux ou blessé. Autant de situations bien identifiées et désormais interdites. Les sanctions pour actes de violence vont des points de pénalité à la disqualification.

Des tests d’aptitude avant les compétitions, ou lors des échauffements, sont également réalisés pour vérifier le niveau des cavaliers. “Si un athlète n’a pas le niveau pour pouvoir utiliser correctement son cheval, n’a pas une bonne adaptation au cheval, les juges prendront la décision de l’arrêter immédiatement pour qu’il ne participe pas à l’épreuve”. fait partie des règles, mais nous l’avons renforcé, y compris l’attention et l’éducation des juges. » explique Christian Roudaut. Toutes ces mesures n’ont qu’un seul objectif : permettre une ultime épreuve sans faux pas à Paris, avant de tourner définitivement la page de l’équitation.

Fleur

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