Ce jeudi 5 septembre, la place du marché de La Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique) a retrouvé sa quiétude et son anonymat. Le tumulte provoqué il y a deux mois et demi par Gabriel Attal, venu y soutenir sa ministre Sarah El Haïry, alors députée de la circonscription et candidate à sa réélection, est déjà bien loin. Dans cette paisible ville de 20 000 habitants, l’escale du futur ex-Premier ministre reste encore dans les mémoires, même si son souvenir s’estompe après sept semaines de vacance gouvernementale, ponctuées de « concertations » et de fausses pistes. Une attente devenue résignation et dont personne n’a vu la fin jusqu’à l’épilogue de la nomination de Michel Barnier à Matignon.
Ici, le défilé des candidats putatifs, de gauche comme de droite (Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand, Lucie Castets, Thierry Beaudet…) et la saga des 51 jours passés sans gouvernement n’ont guère enthousiasmé. Pire, ils ont fatigué et irrité.
Durant ces longues semaines de farce politique, qui ont semblé interminables après des législatives précipitées qui ont vu la coalition de gauche du Nouveau Front populaire arriver en tête dans la circonscription comme dans le reste du pays, Aline, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, a préféré partir en randonnée. Jusqu’à ce que les semelles de ses chaussures se décollent. En sortant de la boutique du cordonnier, l’assistante d’étudiants handicapés de 57 ans a chargé Emmanuel Macron, emportée par une colère froide. « Je suis plus que bouleversée et déçue : je ne supporte plus sa vue. » « Si nous nous dissolvons, nous devons accepter le risque de la cohabitation », trancher celui qui avait pourtant été “séduit” en 2017 avant d’être refroidi par la gestion de la crise du Covid-19 et la réforme de la « choc des connaissances »Le chef de l’Etat n’est pas le seul à blâmer. Plus largement, Aline déplore un été durant lequel les partis politiques n’ont cessé « parler de calcul et de stratégie pour obtenir des votes ». Se sent-elle dégoûtée par ce vote ? Aline s’est abstenue lors du dernier vote, mais elle promet que “pour l’élection présidentielle, (elle ira) votez toujours ».
A La Chapelle-sur-Erdre, Aline est un cas unique : la commune connaît peu d’abstentionnisme. Trois inscrits sur quatre ont voté pour élire leur député, contre deux tiers dans le reste de la France. Dans cette jolie ville composée de maisons aux toits d’ardoises, typiques du nord de la Loire, on vote socialiste depuis 1989. La surmobilisation des électeurs est habituelle, renforcée cette année par la candidature du maire PS, Fabrice Roussel, qui a réussi son pari : battre la députée et ministre sortante Sarah El Haïry.
Il vous reste 64.38% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Ce jeudi 5 septembre, la place du marché de La Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique) a retrouvé sa quiétude et son anonymat. Le tumulte provoqué il y a deux mois et demi par Gabriel Attal, venu y soutenir sa ministre Sarah El Haïry, alors députée de la circonscription et candidate à sa réélection, est déjà bien loin. Dans cette paisible ville de 20 000 habitants, l’escale du futur ex-Premier ministre reste encore dans les mémoires, même si son souvenir s’estompe après sept semaines de vacance gouvernementale, ponctuées de « concertations » et de fausses pistes. Une attente devenue résignation et dont personne n’a vu la fin jusqu’à l’épilogue de la nomination de Michel Barnier à Matignon.
Ici, le défilé des candidats putatifs, de gauche comme de droite (Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand, Lucie Castets, Thierry Beaudet…) et la saga des 51 jours passés sans gouvernement n’ont guère enthousiasmé. Pire, ils ont fatigué et irrité.
Durant ces longues semaines de farce politique, qui ont semblé interminables après des législatives précipitées qui ont vu la coalition de gauche du Nouveau Front populaire arriver en tête dans la circonscription comme dans le reste du pays, Aline, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, a préféré partir en randonnée. Jusqu’à ce que les semelles de ses chaussures se décollent. En sortant de la boutique du cordonnier, l’assistante d’étudiants handicapés de 57 ans a chargé Emmanuel Macron, emportée par une colère froide. « Je suis plus que bouleversée et déçue : je ne supporte plus sa vue. » « Si nous nous dissolvons, nous devons accepter le risque de la cohabitation », trancher celui qui avait pourtant été “séduit” en 2017 avant d’être refroidi par la gestion de la crise du Covid-19 et la réforme de la « choc des connaissances »Le chef de l’Etat n’est pas le seul à blâmer. Plus largement, Aline déplore un été durant lequel les partis politiques n’ont cessé « parler de calcul et de stratégie pour obtenir des votes ». Se sent-elle dégoûtée par ce vote ? Aline s’est abstenue lors du dernier vote, mais elle promet que “pour l’élection présidentielle, (elle ira) votez toujours ».
A La Chapelle-sur-Erdre, Aline est un cas unique : la commune connaît peu d’abstentionnisme. Trois inscrits sur quatre ont voté pour élire leur député, contre deux tiers dans le reste de la France. Dans cette jolie ville composée de maisons aux toits d’ardoises, typiques du nord de la Loire, on vote socialiste depuis 1989. La surmobilisation des électeurs est habituelle, renforcée cette année par la candidature du maire PS, Fabrice Roussel, qui a réussi son pari : battre la députée et ministre sortante Sarah El Haïry.
Il vous reste 64.38% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.