Alors que de nombreux Français fragilisés par l’inflation peinent à se loger, à se nourrir ou encore à se soigner, le gouvernement a dévoilé lundi un nouveau plan de lutte contre la pauvreté. Il prévoit notamment des petits déjeuners gratuits à l’école ou encore une prime de retour au travail. Des mesures qui vont « dans le bon sens », mais qui restent « insuffisantes », selon les associations de lutte contre la précarité, qui réclament une augmentation des minima sociaux.
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Après huit mois de reports successifs, le gouvernement a enfin dévoilé lundi 18 septembre sa nouvelle stratégie de lutte contre la pauvreté, un plan particulièrement attendu dans un contexte de forte inflation.
« Pour le logement, pour la santé, pour l’accès à l’éducation ou à l’emploi, parfois même pour l’alimentation, la pauvreté est un défi quotidien pour tous ceux qui y font face », a commenté la Première ministre, Élisabeth Borne, lors d’un discours présentant ce plan aux dirigeants associatifs.
Ce nouveau programme de lutte contre la pauvreté, qui reprend un certain nombre de mesures du plan précédent en la matière, entend « répondre à l’urgence de la situation sociale actuelle » et « corriger les inégalités structurelles », a-t-elle expliqué. , en présence de nombreux ministres.
Quatre axes pour un « pacte de solidarité »
Prévention de la pauvreté dès l’enfance, retour à l’emploi, lutte contre l’exclusion et mesures pour que la transition écologique ne pèse pas trop lourd sur les plus démunis : le « pacte de solidarité » se décline en quatre grands axes. Cependant, de nombreuses mesures ont été annoncées précédemment.
Attention, le gouvernement prévoit des mesures spécifiques pour les territoires d’outre-mer, particulièrement touchés par la pauvreté.
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Le nouveau plan doit prévoir une « augmentation de 50% des crédits dédiés à la lutte contre la pauvreté par rapport à la stratégie précédente », a également indiqué le Premier ministre. Lancé en 2018, le précédent plan était doté de 8 milliards d’euros sur quatre ans.
Échaudées par les différents reports d’un plan qui devait initialement être présenté en janvier dernier, les associations se sont montrées prudentes avant sa présentation, certains acteurs craignant en effet un catalogue de mesures déjà connues.
« Le gouvernement doit montrer qu’il est conscient de ce qui se passe en matière de pauvreté et de précarité », a déclaré le président de la Fédération des acteurs solidaires (FAS), Pascal Brice. .
9,2 millions de personnes touchées par la pauvreté
Parmi les mesures déjà annoncées et qui figurent dans le pacte, la création d’un « pass colo » pour les enfants de CM2 et la création de 200 000 places en crèche d’ici 2030 visent à lutter contre la pauvreté de l’enfance. A cet effet, le gouvernement envisage également de poursuivre la distribution de petits déjeuners gratuits dans certaines écoles.
« Notre modèle doit permettre la promotion sociale et j’ai une conviction : c’est par le travail qu’on s’en sort », a souligné Élisabeth Borne.
Des mesures telles que la prime de retour au travail visent à encourager le retour au travail.
Le maintien des 203 000 places d’hébergement d’urgence existantes fait également partie du pacte, tout comme le deuxième plan quinquennal « Housing First », dont l’objectif est d’accompagner les sans-abri vers un logement.
Des mesures qui vont « dans le bon sens », mais jugées « largement insuffisantes » par les associations de lutte contre la précarité, qui réclament notamment une augmentation des minima sociaux, une augmentation des aides au logement (APL) et la régularisation des travailleurs sans-papiers. dans des secteurs en tension.
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Des mesures telles que la poursuite de la distribution de chèques énergie aux plus démunis, ainsi que le renforcement du dispositif MaPrimeRenov’ complètent ce dispositif.
La pauvreté touche quelque 9,2 millions de personnes, soit près de 15 % de la population française selon l’Insee – le seuil de pauvreté est fixé à 60 % du niveau de vie médian de la population. Plus d’une personne sur dix fait des économies en matière de chauffage, d’alimentation, de produits et services divers.
Dans ce contexte, marqué également par une forte inflation, les demandes affluent de la part des distributeurs d’aide alimentaire, conduisant des associations au bord de l’effondrement, comme les Restos du Cœur qui ont poussé un cri d’alarme début septembre.
Avec l’AFP
France 24