Après ses prisonniers, la Russie oblige désormais ses migrants africains à combattre en Ukraine

Temps de lecture : 2 minutes – Repéré sur Business Insider, Bloomberg

Aller puiser dans les prisons pour trouver des soldats à envoyer au front, l’idée était célèbre, mais visiblement pas suffisante pour compenser les lourdes pertes qui s’accumulent jour après jour en Ukraine.

Heureusement, la Russie a trouvé un nouveau terrain fertile à exploiter, rapporte l’agence de presse Bloomberg : des milliers de migrants et d’étudiants africains seraient contraints de participer à l’effort de guerre.

Selon le rapport Bloomberg relayé par Business Insider, les travailleurs migrants sont victimes d’un chantage pervers : s’ils refusent de rejoindre l’armée russe, leurs visas ne seront pas renouvelés. Une manière comme une autre de motiver vos troupes.

Certains migrants auraient été menacés d’expulsion s’ils n’acceptaient pas de faire un voyage en Ukraine, explique un responsable européen. Ceux qui ont pu s’enfuir l’auraient fait grâce à des pots-de-vin versés aux autorités russes.

N’allez pas en prison

Ce n’est pas la première fois que le Kremlin réquisitionne ainsi des hommes. Reconstruire ses troupes est un impératif et Vladimir Poutine n’hésite pas à sortir des sentiers battus pour mobiliser sa population et l’impliquer dans son « opération spéciale » en Ukraine.

La tactique même de la Russie, basée sur une guerre d’usure faite d’assauts incessants et meurtriers, l’oblige à rechercher des recrues de manière parfois non conventionnelle. La prison était jusqu’à présent la voie privilégiée, notamment par le groupe Wagner : début 2023, le nombre de miliciens issus de la population carcérale était estimé à près de 50 000.

Un chiffre qui pourrait en réalité être bien plus élevé. En octobre 2023, un ministre russe affirmait que la population carcérale du pays n’avait jamais été aussi faible avec 266 000 personnes derrière les barreaux, contre 420 000 avant la guerre, selon le Washington Post. A tel point que certaines prisons mettent le trousseau de clés sous la porte.

Désormais, ce sont les populations migrantes installées en Russie qui subissent l’effort de guerre du Kremlin, avec des conséquences non seulement humaines, mais aussi économiques. Priver la Russie d’une nouvelle partie de sa main-d’œuvre pourrait nuire encore davantage à l’économie russe, déjà affaiblie par la guerre et les sanctions.

“Le chômage est de 3% et il est encore plus faible dans certaines régions”a déclaré la présidente de la Banque centrale de Russie, Elvira Nabioullin. « Cela signifie qu’il n’y a pratiquement plus de travailleurs dans l’économie. »