Le réacteur pressurisé européen (EPR) de Flamanville (Manche) a connu une « arrêt automatique » le lendemain de son démarrage. Les équipes d’Electricité de France (EDF) procèdent actuellement à des vérifications et analyses techniques avant de pouvoir redémarrer « divergence du réacteur » – c’est-à-dire la réaction nucléaire –, a annoncé l’énergéticien.
« Ce matin, le réacteur s’est arrêté automatiquement »a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) une porte-parole du groupe. « Les équipes effectuent les vérifications et analyses techniques nécessaires, en suivant les procédures habituelles, puis elles redémarreront le réacteur de divergence. »elle a ajouté, assurant que « Le démarrage d’une entreprise est un processus long et complexe (OMS) « Cela nécessite beaucoup de tests, d’essais, et cela peut conduire à ce type d’arrêts. Cela prouve que le système de sécurité fonctionne bien. » « D’après les premiers éléments du diagnostic technique, cet arrêt pourrait être lié à une configuration inappropriée de l’installation », dit-elle à nouveau. Que « aurait conduit à l’arrêt automatique du réacteur conformément au mécanisme de conception »elle a expliqué.
Nicolas Goldberg, expert en énergie chez Colombus Consulting, explique que« Il faut s’attendre à ce type de danger. Il s’agit d’un démarrage de processus industriel très complexe et il est donc fréquent de les rencontrer. » L’expert a souligné à l’AFP que « Sur l’EPR finlandais, il y a eu plusieurs déboires, notamment avec les pompes hydrauliques qui étaient défectueuses et ont dû être remplacées ». « Cela ne remet pas en cause le départ. Il faut juste être patient. »il a noté.
La première réaction nucléaire a eu lieu le mardi 3 septembre
Après avoir chargé en mai les barres d’uranium dans le coeur du réacteur, EDF a mené ces derniers mois une série d’essais à froid et à chaud, qui ont abouti lundi à l’obtention du feu vert de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour lancer la première réaction de fission nucléaire dans ce réacteur nucléaire de nouvelle génération.
Cela a eu lieu mardi, marquant le début de sa montée en puissance par étapes successives. Il doit atteindre 25% de puissance pour être raccordé au réseau électrique, ce qui doit se faire « d’ici la fin de l’automne »Selon EDF, l’énergéticien espérait atteindre ce stade d’ici la fin de l’été, soit le 21 septembre au plus tard, mais le groupe table désormais sur la fin de l’automne au plus tard.
Le démarrage de l’EPR de Flamanville accuse douze ans de retard en raison de nombreux contretemps et incidents techniques qui ont d’ailleurs fait exploser la facture, désormais estimée à 13,2 milliards d’euros par EDF, soit quatre fois l’estimation initiale de 3,3 milliards.
L’EPR de Flamanville, réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération, est le quatrième de ce type installé dans le monde, le 57e réacteur du parc nucléaire français, et le plus puissant du pays (1 600 mégawatts). Il devrait, à terme, alimenter en électricité environ trois millions de foyers.