D20 ans de retard, un démarrage… et puis plus rien. Le réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche) a connu mercredi un « arrêt automatique » au lendemain de son démarrage, et les équipes d’EDF procèdent à des vérifications et analyses techniques avant de pouvoir redémarrer sa « divergence », c’est-à-dire la réaction nucléaire.
“Ce matin, le réacteur s’est arrêté automatiquement”, a indiqué mercredi soir à l’AFP une porte-parole du groupe EDF. “Les équipes effectuent les vérifications et analyses techniques nécessaires, en suivant les procédures habituelles, puis elles redémarreront la divergence du réacteur”, a-t-elle ajouté. “Le démarrage est un processus long et complexe (qui) nécessite de nombreux tests, et cela peut conduire à des arrêts de ce type”, a-t-elle souligné. “Cela prouve que le système de sûreté fonctionne bien”, a-t-elle ajouté. “Nous savons que cela peut conduire à des arrêts de ce type”.
Première fission nucléaire
“Selon les premiers éléments du diagnostic technique, l’arrêt (de mercredi) pourrait être lié à une configuration inappropriée de l’installation”, a indiqué la porte-parole d’EDF. Cette dernière “aurait conduit à l’arrêt automatique du réacteur conformément au dispositif prévu à la conception”, a-t-elle ajouté.
À LIRE AUSSI EPR de Flamanville : le 57e réacteur français se réveille avec 12 ans de retardL’EPR, objet d’un chantier aux multiples déboires, avait franchi mardi une étape importante avec la réalisation de la première fission nucléaire. Mais plusieurs étapes sont encore prévues avant qu’il puisse réellement alimenter le réseau en électricité d’ici la fin de l’automne, avec des aléas techniques potentiels.
3 millions de foyers finalement approvisionnés
Selon Nicolas Goldberg, expert en énergie chez Colombus Consulting, « il faut s’attendre à ce type d’aléa. C’est un démarrage de processus industriel très complexe et il est donc courant de rencontrer des aléas ». L’expert souligne auprès de l’AFP que « sur l’EPR finlandais, il y a eu plusieurs contretemps, notamment avec des pompes hydrauliques qui étaient défectueuses et ont dû être remplacées ». « Cela ne remet pas en cause le démarrage. Il faut juste être patient », note-t-il.
À LIRE AUSSI Nucléaire : la Chine s’envole, l’Allemagne s’effondreAprès la divergence de mardi, le réacteur doit monter en puissance par paliers successifs. Il doit atteindre 25% de puissance pour être raccordé au réseau électrique, ce qui doit se faire “d’ici la fin de l’automne”, selon EDF.
L’EPR, réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération, est le 4e de ce type installé dans le monde, le 57e réacteur du parc nucléaire français, et le plus puissant du pays (1600 MW). Il devrait, à terme, alimenter en électricité environ 3 millions de foyers.