À Mayotte, à la Réunion, en Guyane, en Guadeloupe et en Martinique, des millions de femmes et d’hommes ont vécu comme esclaves pendant 213 ans. Aujourd’hui, pour construire une mémoire apaisée autour de ce crime contre l’humanité, l’association mémorial CM98 organise des ateliers de généalogie à destination des personnes d’origine antillaise qui souhaiteraient retrouver la trace de leurs ancêtres esclaves.
Lina est assise devant un grand drap blanc composé d’une vingtaine de cartons. Tout en bas, elle a écrit le nom de son papa, un homme né à Marie-Galante, en Guadeloupe, et qui ne lui a jamais parlé de ses grands-parents.
” Cela m’intéresse de connaître la vie des anciens, d’y mettre non pas des visages, mais des noms. J’apprends des choses intéressantes, qu’ils étaient esclaves puis libres. Je ne savais pas qu’il y avait des chiffres aussi. Je ne savais pas tout ça… », note-t-elle.
Ecoutez aussiGénéalogie : rechercher les noms de vos ancêtres esclaves
Dans les dédales des archives numériques
Dans ses recherches, elle est accompagnée par Evelyne, de l’association CM98. Sur l’écran d’une tablette, les deux femmes naviguent dans les archives numérisées. Les actes de naissance, de mariage ou de décès établis il y a plus de cent ans sont désormais accessibles à tous.
” C’était relativement simple, car ce sont des gens de Saint-Louis, de Marie-Galante et qui n’ont pas beaucoup bougé. Donc ça rend les choses plus faciles quand ce n’est pas dans la même ville. Là, pour l’instant, on revient à une personne née en 1797. C’est très compliqué de pouvoir aller plus loin, mais on y arrivera. »
Un cas retient particulièrement l’attention de Lina : celui de son arrière-arrière-grand-mère, Mathurine, servante née esclave : « Elle m’interroge, cette femme. Elle s’est émancipée à 61 ans, elle a eu cinq enfants qu’elle a rachetés “, elle dit. ” Cela veut dire qu’elle a fait beaucoup de choses pour le maître pour qu’il la libère à 61 ans, qu’elle soit sa compagne, ou peut-être, je ne sais pas, qu’elle a fait de très bonnes choses. des services, quoi. Ce qui est embêtant c’est qu’on ne peut pas remonter à son origine africaine… »
Lire aussiAteliers de généalogie pour retrouver vos ancêtres esclaves
Compilation de données colossale
Une tâche impossible ? Evelyne n’est pas si catégorique : « Je ne dirais pas que c’est impossible. La plupart d’entre nous ne peuvent pas du tout revenir en arrière puisque l’esclavage a duré plusieurs siècles. Et quand il les emmenait à des kilomètres et les faisait marcher des jours et des jours pour arriver à la côte, ce n’était pas leur problème de savoir d’où ils venaient, ces gens », souligne Evelyne.
Derrière ces ateliers se cache un travail colossal de compilation de données. L’association CM98 possède également sa propre base, appelée Anchoukagequi recense tous les noms donnés à la seconde abolition de l’esclavage en 1848. Pour aller plus loin, l’association s’intéresse aujourd’hui aux actes notariés, documents sur lesquels figuraient les achats des propriétaires, puisque les esclaves avaient, au moment de la « guerre noire », code », le statut du meuble.
À Mayotte, à la Réunion, en Guyane, en Guadeloupe et en Martinique, des millions de femmes et d’hommes ont vécu comme esclaves pendant 213 ans. Aujourd’hui, pour construire une mémoire apaisée autour de ce crime contre l’humanité, l’association mémorial CM98 organise des ateliers de généalogie à destination des personnes d’origine antillaise qui souhaiteraient retrouver la trace de leurs ancêtres esclaves.
Lina est assise devant un grand drap blanc composé d’une vingtaine de cartons. Tout en bas, elle a écrit le nom de son papa, un homme né à Marie-Galante, en Guadeloupe, et qui ne lui a jamais parlé de ses grands-parents.
” Cela m’intéresse de connaître la vie des anciens, d’y mettre non pas des visages, mais des noms. J’apprends des choses intéressantes, qu’ils étaient esclaves puis libres. Je ne savais pas qu’il y avait des chiffres aussi. Je ne savais pas tout ça… », note-t-elle.
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Dans les dédales des archives numériques
Dans ses recherches, elle est accompagnée par Evelyne, de l’association CM98. Sur l’écran d’une tablette, les deux femmes naviguent dans les archives numérisées. Les actes de naissance, de mariage ou de décès établis il y a plus de cent ans sont désormais accessibles à tous.
” C’était relativement simple, car ce sont des gens de Saint-Louis, de Marie-Galante et qui n’ont pas beaucoup bougé. Donc ça rend les choses plus faciles quand ce n’est pas dans la même ville. Là, pour l’instant, on revient à une personne née en 1797. C’est très compliqué de pouvoir aller plus loin, mais on y arrivera. »
Un cas retient particulièrement l’attention de Lina : celui de son arrière-arrière-grand-mère, Mathurine, servante née esclave : « Elle m’interroge, cette femme. Elle s’est émancipée à 61 ans, elle a eu cinq enfants qu’elle a rachetés “, elle dit. ” Cela veut dire qu’elle a fait beaucoup de choses pour le maître pour qu’il la libère à 61 ans, qu’elle soit sa compagne, ou peut-être, je ne sais pas, qu’elle a fait de très bonnes choses. des services, quoi. Ce qui est embêtant c’est qu’on ne peut pas remonter à son origine africaine… »
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Compilation de données colossale
Une tâche impossible ? Evelyne n’est pas si catégorique : « Je ne dirais pas que c’est impossible. La plupart d’entre nous ne peuvent pas du tout revenir en arrière puisque l’esclavage a duré plusieurs siècles. Et quand il les emmenait à des kilomètres et les faisait marcher des jours et des jours pour arriver à la côte, ce n’était pas leur problème de savoir d’où ils venaient, ces gens », souligne Evelyne.
Derrière ces ateliers se cache un travail colossal de compilation de données. L’association CM98 possède également sa propre base, appelée Anchoukagequi recense tous les noms donnés à la seconde abolition de l’esclavage en 1848. Pour aller plus loin, l’association s’intéresse aujourd’hui aux actes notariés, documents sur lesquels figuraient les achats des propriétaires, puisque les esclaves avaient, au moment de la « guerre noire », code », le statut du meuble.