Attaque à Beyrouth : le chef militaire du Hezbollah pris pour cible

La réponse promise par Israël a été rapide. Une énorme explosion a ravagé mardi soir la banlieue sud de Beyrouth, bastion du mouvement chiite Hezbollah, envoyant un panache de fumée dans le ciel, a rapporté un journaliste de Reuters.

Selon une source sécuritaire, il s’agirait d’une frappe visant un haut responsable du Hezbollah. Des sources proches de la milice chiite ont assuré hier qu’il avait survécu à l’attaque.

Le porte-parole de l’armée israélienne a confirmé que le raid visait Fouad Shokr, accusé d’être responsable de la mort de 12 enfants samedi lorsque le Hezbollah a tiré une roquette depuis le Liban et d’autres attaques contre le nord d’Israël ces derniers mois. Les médias israéliens ont présenté Fouad Shokr comme le numéro deux du Hezbollah, l’homme de confiance du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah. Le porte-parole militaire n’a pas précisé si le responsable chiite avait été tué. Le ministre de la Défense Yoav Gallant s’est contenté de justifier l’opération en affirmant que le Hezbollah avait “franchi une ligne rouge”.

Les États-Unis ont mis à prix en 2017 la tête de Fouad Chokr pour cinq millions de dollars en échange de toute information permettant son arrestation. Le département d’État américain l’a présenté comme le conseiller militaire de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah chargé des questions militaires et notamment d’un attentat qui a coûté la vie à 241 soldats américains déployés à Beyrouth en 1983.

Limiter les conflits

Pour l’heure, les consignes données à la population israélienne en cas d’attaques de drones ou de missiles du Hezbollah n’ont pas changé. Mais selon les commentateurs, la riposte viendra tôt ou tard. Les responsables militaires ont également tenu à souligner que le raid de mardi avait été mené par des milices israéliennes. ” cible “ pour tenter de limiter autant que possible les dommages collatéraux parmi les civils vivant dans le district de Dahya, bastion du Hezbollah.

Les responsables israéliens ont également souligné que le gouvernement de Benjamin Netanyahu estimait que l’attaque de mardi ne déclenchait pas nécessairement une guerre régionale. En d’autres termes, Israël souhaite que les affrontements qui ont fait 44 morts civils et militaires israéliens et 500 morts libanais, dont 400 membres de la branche militaire du Hezbollah, restent limités.

Depuis le début de la guerre, le 7 octobre, déclenchée par des massacres perpétrés par des islamistes palestiniens dans le sud d’Israël, le Hezbollah a attaqué Israël au nom de sa solidarité avec le Hamas. Les tensions ont atteint leur paroxysme après la mort de 12 enfants. Israël et les Etats-Unis ont imputé l’attaque au Hezbollah, qui nie toute responsabilité.

L’armée israélienne affirme que le Hezbollah a utilisé une roquette de fabrication iranienne lors de l’attaque du Golan. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui est rentré précipitamment des Etats-Unis, avait promis de faire payer un prix sans précédent à la milice chiite. Le cabinet de sécurité a donné dimanche carte blanche à Benjamin Netanyahu et au ministre de la Défense Yoav Gallant pour riposter quand ils le décideront et pour déterminer l’intensité de la réponse israélienne.

Le Liban en état d’alerte depuis plusieurs jours

Le Liban est en état d’alerte depuis plusieurs jours. Le gouvernement libanais a pris ses distances avec l’attaque du Golan. Il a condamné “le ciblage de civils, une violation flagrante du droit international incompatible avec les principes humanitaires” et a appelé à “une cessation immédiate des hostilités sur tous les fronts”.

Le Hezbollah, armé par l’Iran, a tiré des milliers de roquettes et de drones sur Israël depuis octobre en signe de solidarité avec le Hamas. Selon les autorités israéliennes, 80 000 Israéliens vivant près de la frontière ont été évacués. De son côté, Israël a répondu par des raids aériens accrus et des assassinats ciblés.