LLa France a-t-elle fait une erreur dans son approche des banlieues populaires ? « Depuis près de quarante ans, les gouvernements successifs se sont demandé : “Que faire de ces zones en termes de sécurité, de questions sociales et d’urbanisme ?” », résume Aziz Senni, un entrepreneur de 47 ans, mardi 17 septembre, dans l’amphithéâtre du palais d’Iéna à Paris. « Mais aucun d’entre eux ne s’est vraiment posé la question : “Que faire d’un point de vue économique ?” », poursuit celui qui a cofondé l’UDI.
Les banlieues populaires sont le théâtre d’un gâchis monumental : depuis 1977, plus de 100 milliards d’euros d’argent public ont été dépensés en rénovation urbaine, exonérations fiscales pour les entreprises qui s’y installent, etc. Pourtant, le chômage y demeure aujourd’hui à 23%, trois fois supérieur à la moyenne nationale.
Mobiliser les élites économiques
Arrêt ou bis ? Déjà en 2018, le chef de l’État Emmanuel Macron avait rejeté les 19 propositions du plan Borloo, véritable big bang économique et social, coûtant 48 milliards d’euros. Trop cher aux yeux de l’Élysée. Il n’est donc pas étonnant que, cinq ans plus tard, une « inertie politique » ait suivi les émeutes urbaines de l’été 2023, comme l’a souligné Thierry Beaudet, le président du Conseil économique, social et environnemental, dans son discours d’ouverture du Forum économique des banlieues.
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