Une arrivée sous les huées. Lorsque François Ruffin est apparu sur la scène de l’Agora pour débattre avec d’autres élus de gauche sur le thème de l’union des classes populaires, lors de la Fête de Humanité A Brétigny-sur-Orge (Essonne), samedi 14 septembre, il fallait avoir les épaules solides.
Le député de la Somme s’est aliéné une grande partie des sympathisants de La France Insoumise (LFI) depuis sa rupture avec le parti d’extrême gauche pendant la campagne des législatives. Il multiplie depuis ses critiques à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon, accusé notamment d’abandonner une partie de l’électorat rural pour se concentrer sur les jeunes et les quartiers.
Déjà qualifié lors de la campagne de “boulet de canon” et de” obstacle “ A la victoire, le leader “insoumis” s’est vu attribuer, cette semaine, par M. Ruffin, des propos méprisants à l’égard des électeurs populaires d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), terre électorale de Marine Le Pen.
Pour le nouveau député « insoumis » Raphaël Arnault, présent face à lui dimanche, M. Ruffin s’y engage « une erreur politique ». « Vous avez blessé beaucoup de camarades, en particulier les jeunes qui se sont mobilisés.a fustigé le membre du mouvement antifasciste La Jeune Garde, acclamé par la foule. Diviser les classes ouvrières entre elles n’est pas la bonne façon de procéder.
En réponse, François Ruffin, qui siège désormais à l’Assemblée nationale dans les rangs des écologistes, évoque sans plus de précisions “maladresse”. La fête de HumainC’est “une fête de famille”et c’est normal « se disputer dans la famille »il a dit. Mais au fond, il est resté fidèle à ses principes « désaccord moral et électoral profond et de longue date » avec LFI.
François Ruffin interpelle ainsi la foule : « Quand Jean-Luc Mélenchon dit qu’il faut tout faire pour les jeunes et les quartiers populaires, et abandonner le reste, qui est d’accord avec cette ligne ? » Devant les quelques mains qui se levèrent timidement, il répondit qu’il fallait « agir pour toutes les classes ouvrières »celui qui accuse LFI de‘” abandonner ” une partie du pays, celle acquise par le Rassemblement National.
Les sifflets se sont ensuite mêlés aux applaudissements, symbolisant la fracture de la gauche sur les stratégies électorales à adopter pour parvenir à la victoire. Face à l’extrême droite qui « construit des murs »François Ruffin veut « construire des ponts » entre les Français, convaincus qu’il y a « un immense terrain commun entre la France des villes et la France des tours, et un chemin pour les unir ».
Le député de Picardie a affirmé avoir “d’affection” pour Jean-Luc Mélenchon, qu’il considère comme « l’homme qui a uni la gauche ». Mais il regrette le ” ton “ Et « radicalité » de sa parole, ce qui conduirait à « perdre des votes ». Nouveau sifflement provenant d’une partie de la pièce.
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Pas question d’y aller « séduire les racistes »rétorqua Raphaël Arnault. La question de l’antiracisme doit encore “être central” à gauche, a insisté le député du Vaucluse, comme l’avait fait avant lui samedi le chef des “insoumis” Manuel Bompard devant ses partenaires du Nouveau Front populaire (NFP).
Alors que le débat touche à sa fin, certains chantent « François Ruffin n’est pas un camarade »D’autres, au contraire, applaudissent le député de la Somme.
De son côté, lors de sa rencontre, Jean-Luc Mélenchon a tenté de calmer le jeu et a appelé à « dédramatise le débat au sein de la gauche ». « Tout n’est pas une obligation de se gifler »il a dit. ” Oui (…) Nous essayons d’amener les gens de la classe ouvrière des quartiers à voter en masse. (…) Venez avec nous ! Ou, s’il y a des populations qui vous sont plus familières, des centres-villes qui vous sont plus accueillants que nous, eh bien (…) “les convaincre de venir”il faisait semblant d’encourager.
Pour d’autres dirigeants de gauche, il est urgent, en cette fête de Humanité pour colmater les fissures dans une alliance tendue. « Nous devons rester unis »a déclaré le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, tout en reconnaissant « différences et nuances » entre les partenaires du PFN.
Le socialiste Olivier Faure s’est projeté en affirmant qu’il plaiderait « jusqu’au bout pour que nous puissions cultiver cette unité, nous rassembler pour gagner en 2027 ».
« Il faudra évidemment une candidature unique en 2027 »a également déclaré la cheffe des écologistes, Marine Tondelier, qui a appelé tout le monde à ne plus “se donne(r) à l’affiche »parce que pendant ce temps “les autres mangent du pop-corn”.
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