Hopu-Ken sert des ramen depuis 1960. Face au stade olympique de 2021, au cœur de Tokyo, la devanture jaune du restaurant est toujours grande ouverte. On peut y manger son bol debout. Le soir, c’est le rendez-vous des chauffeurs de taxi. Ils s’y retrouvent pour faire une petite pause dans leur journée qui dure souvent plus de vingt heures.
Beaucoup sont âgés et exercent ce métier par obligation, faute de revenus suffisants pour vivre à la retraite. « Mon premier emploi était dans la vente. Le porte-à-porte n’était pas pour moi. J’ai démissionné et je suis devenu chauffeur de taxi. »explique l’un d’eux, grand et massif, souhaitant garder l’anonymat. A plus de 65 ans, il ne sait pas combien de temps il pourra encore conduire. Un mal de dos récurrent pourrait le forcer à s’arrêter plus tôt qu’il ne le souhaiterait.
Travailler longtemps après l’âge de la retraite n’a rien d’inhabituel dans un Japon dont la population active décline en raison du vieillissement. Un tiers de la population a plus de 65 ans. Selon les statistiques officielles, 10,1 % des Japonais ont même plus de 80 ans, ce qui représente 12,6 millions de personnes dans cet archipel de 125,1 millions d’habitants. Face à la grave pénurie de main d’œuvre qui touche les entreprises, le gouvernement ne cesse d’assouplir les textes pour autoriser à travailler de plus en plus tard. Depuis septembre 2023, les chauffeurs de taxi peuvent travailler jusqu’à 80 ans.
Officiellement, il est bel et bien possible de partir à la retraite à 60 ans. Mais la pension est souvent trop faible pour vivre. C’est le cas d’un septuagénaire qui enchaîne les petits boulots de plongeur ou de ménage dans des restaurants pendant une journée, voire quelques heures, pour gagner la bagatelle de 100 000 yens (642 euros) par mois. « Je ne peux pas me contenter de recevoir uniquement l’aide sociale »confie cette dame aux cheveux gris, qui a toujours vécu de petits boulots précaires et se dit prête à travailler “encore dix ans”Elle vit seule avec son chat, joue au tennis de table et cultive des cactus.
Beaucoup de seniors préfèrent travailler près de chez eux, comme dans les supérettes qui proposent des contrats très flexibles, parfois seulement deux heures par jour une fois par semaine. A 60 ans, Kunio Anzai a été mis à la retraite par son employeur dans le secteur des transports. Puis, comme le permet la loi, il a été réembauché par la même entreprise, mais avec un contrat à durée déterminée et à temps partiel. Dans ce cadre, il peut travailler jusqu’à 67 ans. « Aujourd’hui, je travaille trois jours par semaine, de 6h à 11h ». Il a ensuite obtenu un poste dans un supermarché. Cette activité ne le dérangeait pas, car « Il y a beaucoup d’échanges et de rencontres ».
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