Au Kenya, le train « pour nulle part » financé par la Chine

Depuis que des ingénieurs chinois ont décidé de faire passer une ligne de chemin de fer de 4,7 milliards de dollars (4,3 milliards d’euros) à travers leur village d’Emurutoto, les habitants ne craignent plus d’être isolés par les inondations. Ni, désormais, d’être écrasés par un train. La voie ferrée, qui traverse leur vallée sur d’imposants piliers de béton, s’arrête net au milieu d’un champ de maïs. Des chèvres broutent entre les traverses et le pont de fer est désormais un sentier pédestre de plusieurs millions de dollars.

Le village a largement bénéficié de ce projet d’investissement chinois, censé relier le port kenyan de Mombasa à l’Ouganda voisin et au-delà. Avant 2016 et l’arrivée des Chinois, les habitants vivaient de leurs petites fermes et de l’activité de la ville voisine, Duka Moja (qui signifie « commerce » en swahili). Ancien chevrier, Samuel Kiseentu a trouvé du travail dans une ferme. « Après quelques mois, j’avais économisé suffisamment pour acheter cela » dit-il en désignant la moto à côté de lui.

Des centaines d’emplois locaux ont été créés grâce à l’ouverture d’une nouvelle voie ferrée et à l’extension du réseau d’approvisionnement en eau. Les propriétaires de terrains le long de la voie ferrée ont reçu 3 millions de shillings kenyans