Au Kenya, les chauffeurs de VTC en grève pour de meilleurs salaires

Au Kenya, les chauffeurs des plateformes de taxis numériques sont en grève. Ce lundi 9 septembre, ils étaient environ 4 000 à faire grève à Nairobi, selon l’Online Drivers Organization. Le mouvement devrait durer trois jours. Ils accusent trois plateformes – Uber, Bolt et Faras – d’avoir réduit les tarifs pour les clients afin de rester compétitives tout en gardant la même commission pour les chauffeurs.

Avec notre correspondant à Nairobi, Gaëlle Laleix

C’est à travers une application simulant une radio que Dennis Nyariki, vice-président de l’Online Drivers Organization, mobilise ses troupes. Selon lui, depuis que les trois grandes plateformes de taxis se livrent leur guerre des prix, les chauffeurs n’arrivent plus à joindre les deux bouts : « Uber, Bolt et Faras sont en concurrence et ne cessent de baisser leurs prix. En 2015, Uber facturait 65 shillings par kilomètre, l’essence 97 shillings par litre. Aujourd’hui, Uber facture 28 shillings par kilomètre et l’essence 188 shillings par litre. »

A l’essence, il faut ajouter la commission des plateformes – entre 18 et 23% -, le crédit, l’assurance et l’entretien de la voiture. Jeremaia Omae doit rembourser 30 000 shillings par mois et ne gagne que 35 000. Il n’arrive plus à suivre l’inflation : ” Même le prix de nos toilettes publiques augmente. Avant, il était de 5 shillings, maintenant il est de 20 ! Certains de mes enfants ne vont pas à l’école parce que je n’ai pas les moyens de payer les frais. Je ne peux pas me permettre d’offrir une bonne clinique à ma femme. La nourriture, l’école… si je paye pour ça, je ne peux pas payer ma voiture. »

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