Au ministère des Sports, faire vivre « l’héritage » des Jeux olympiques d’été de 2024 avec moins de fonds

Gil Avérous, maire de Châteauroux devenu ministre des Sports, est chargé de faire vivre “l’héritage” des JO de Paris pour que le “soufflé” ne retombe pas après l’été olympique, malgré les coupes budgétaires promises comme dans tous les autres secteurs.

En cette période de rentrée, de nombreux clubs et associations savent qu’ils ne doivent pas rater le bateau des inscriptions, et que parfois, il ne sera pas possible de satisfaire toutes les demandes.

Le judo, la natation, l’escrime, le tennis de table ont enchanté les téléspectateurs avec des médailles françaises. Combien d’imitateurs Léon Marchand et les frères Lebrun inspireront-ils dans les piscines et les gymnases de l’Hexagone ?

Lors de la traditionnelle passation de pouvoir avec Amélie Oudéa-Castera au ministère des Sports, Gil Avérous a annoncé lundi que sa priorité serait de “répondre aux attentes des clubs”, notamment sur le sujet “terrestre” – mais cœur du sujet – des créneaux de gymnases et de terrains mis à disposition des associations sportives pour “faire face à une augmentation assez importante du nombre de licenciés dans les clubs”.

Les fédérations et les clubs s’attendent à un effet post-olympique sur la pratique du sport amateur, mais il est encore trop tôt pour le mesurer.

“Il y a déjà un effet dans certaines fédérations, on en saura plus à la fin du mois”, indiquait la semaine dernière David Lappartient, président du Comité olympique français (Cnosf), qui n’avait pas encore de chiffres à fournir lors du clap de clôture des JO sur les Champs-Elysées.

“On va avoir un afflux de licenciés”, constatait récemment Rémy Delhomme, ancien escrimeur et candidat à la présidence de la Fédération française d’escrime, soulignant d’emblée “le manque de chambres disponibles” mais s’interrogeant aussi sur la durée de cet engouement : “Combien resteront l’année prochaine ?”

– A proximité du terrain –

Les collectivités locales, premiers financeurs publics du sport en France, sont en première ligne.

“Il faut un homme qui connaisse bien les territoires. Si on doit gérer un héritage laissé par les JO, il faut quelqu’un qui soit sur le terrain”, a déclaré à l’AFP l’ancien ministre des Sports Jean-François Lamour, qui juge le choix du maire de Châteauroux “très pertinent”.

Avec un ministère à part entière qui n’inclut plus les Jeux olympiques mais reprend les missions traditionnelles « jeunesse » et « vie associative », Gil Avérous devra aussi répondre de crédits qui risquent fort d’être réduits.

Lors du vote du budget l’année dernière, plusieurs parlementaires s’inquiétaient déjà du budget post-olympique.

Selon l’ancien député Régis Juanico, les crédits attendus pour le prochain exercice budgétaire pourraient être réduits de près de « 200 millions d’euros » selon ses indications, avec une réduction prévue de la dotation liée aux Jeux olympiques.

Le sport, a déclaré Amélie Oudéa-Castéra lors de la passation de pouvoir, « apporte une contribution inestimable au PIB du bonheur ». Avant d’encourager son successeur à se battre sur ce sujet : « En ces temps d’arbitrage budgétaire, lui a-t-elle dit, c’est une vérité qu’il faut continuer à rappeler, cher Gilles. »

“C’est à nous de mettre en place des actions qui puissent convaincre Matignon dans les arbitrages de nous suivre sur les opérations les plus intéressantes”, a réagi le nouvel entrant devant la presse.

– Jeux olympiques d’hiver 2030 –

Le tout nouveau ministre n’a pas progressé sur un autre dossier, celui des Jeux olympiques d’hiver de 2030, dont il n’a pas dit un mot dans son discours d’introduction lors de la passation de pouvoir.

Les Jeux devaient se dérouler dans les Alpes françaises, mais en raison de la dissolution de l’Assemblée nationale et des élections législatives qui ont suivi, les 30 juin et 7 juillet, la garantie financière de l’État nécessaire pour finaliser le dossier auprès du CIO est restée en suspens.

Par ailleurs, mi-juillet, juste avant les JO de Paris, le CIO a attribué les JO d’hiver de 2030 aux Alpes françaises à la condition que cette garantie financière soit signée par le Premier ministre “avant le 1er octobre” et qu’elle soit ratifiée par le Parlement avant le 1er mars.

“Je peux vous assurer que le Premier ministre regarde effectivement ce dossier avec une attention particulière”, a souligné Gil Avérous, alors que Michel Barnier était coprésident du comité d’organisation des JO d’hiver d’Albertville en 1992.

déc/ll/hpa

Anna

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