Au nord du Mali, dix miliciens progouvernementaux tués par des jihadistes

Dix membres d’une coalition de groupes armés alliés au régime de Bamako ont été tués lundi 29 avril par des jihadistes dans le nord du Mali, où la junte combat divers mouvements islamistes et séparatistes, selon des sources policières contactées par l’Agence France-Presse (AFP).

« Ce sont des jihadistes qui ont attaqué notre position près de Gao. Nous avons perdu dix combattants”a déclaré mardi à l’AFP Inoussa Maïga, membre de la Coordination des mouvements et du Front de résistance patriotique (CM-FPR), une alliance de groupes armés qui combat aux côtés des forces gouvernementales.

L’attaque a eu lieu lundi dans la commune de Kadji, située en périphérie de Gao, vers 13h30 heure locale (15h30 en France), selon une source policière malienne jointe par l’AFP et un document interne aux groupes armés qui confirment également cette évaluation.

La région de Gao est le théâtre d’affrontements réguliers entre des groupes jihadistes ou séparatistes à majorité touareg et l’armée malienne, aidée par ses alliés russes et des groupes armés locaux.

Conflits entre sédentaires et nomades

Les mouvements affiliés au CM-FPR sont dominés par des membres de communautés sédentaires, notamment Songhaï, en conflit depuis plusieurs décennies avec les populations nomades de cette région semi-désertique. La rareté des pâturages et la mise en valeur des terres agricoles, conjuguées aux épisodes de sécheresse, ont exacerbé les tensions entre agriculteurs et éleveurs, et favorisé l’émergence de groupes criminels puis jihadistes qui ont plongé le pays et la région dans un cycle de violences.

Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 ont promis de reprendre le contrôle de l’ensemble du territoire national et ont rompu leur partenariat militaire avec la France pour se tourner vers la Russie.

Après avoir exigé le départ de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), les militaires au pouvoir ont remporté une victoire de prestige en s’emparant en novembre de Kidal, dans le Nord, bastion de groupes séparatistes à majorité touareg, aujourd’hui fragilisés. .

Les forces gouvernementales multiplient les opérations dans le centre et le nord du pays, au prix de nombreuses victimes civiles, selon des ONG et des défenseurs des droits humains, mais les jihadistes continuent de mener des attaques régulières contre l’armée et les populations, jusque dans les environs. de Bamako, la capitale, située au sud du pays.