Rapports
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Après la réélection contestée du président socialiste dimanche, des dizaines de milliers de manifestants, principalement issus des quartiers populaires, sont descendus dans les rues des principales villes du Venezuela. Trois personnes sont mortes et 44 ont été blessées dans des affrontements avec la police.
“Le calme avant la tempête.” Quand une dirigeante communautaire du quartier de Petare, le plus grand quartier populaire d’Amérique latine, murmure ces mots, il n’est pas encore midi, ce lundi 29 juillet. Derrière elle, le bruit des casseroles que l’on tape avec de simples cuillères. La capitale du Venezuela s’est réveillée abasourdie, abasourdie par la victoire de Nicolás Maduro à l’élection présidentielle, annoncée par le directeur du Conseil national électoral (CNE), alors que l’opposition, et son candidat Edmundo González, étaient au rendez-vous. Mais déjà les concerts se multiplient, les noms d’oiseaux volent et les gens crient à la fraude derrière les fenêtres grillagées. Depuis le CNE, qui proclame sa victoire, le président entame un long discours : « Je ne sais pas pour vous, mais j’ai dormi comme un bébé. »
Soudain, des pluies torrentielles s’abattent sur une ville encore déserte et silencieuse.