Aux États-Unis, la Fed surprend en annonçant la première baisse majeure des taux depuis la pandémie de Covid-19

« Nous ne pensons pas être en retard. Mais vous pouvez considérer cela comme un signe de notre engagement à ne pas prendre de retard. » :C’est ainsi que Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, a justifié sa décision d’abaisser fortement les taux d’intérêt directeurs de la banque centrale américaine, à l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire. Une nette réduction, la première depuis la pandémie de Covid-19 début 2020, alors que les taux d’intérêt à court terme américains étaient jusqu’ici fixés dans une fourchette comprise entre 5,25% et 5,5%, leur plus haut niveau depuis 2006. Ils seront désormais compris entre 4,75% et 5%.

Beaucoup d’opérateurs tablaient sur une baisse modérée de 0,25 point : parce que la Fed se veut prévisible ; parce qu’elle ne veut pas montrer qu’elle panique face à la dégradation du marché du travail ; parce qu’elle ne veut pas lâcher prise trop vite malgré le recul de l’inflation ; parce qu’elle ne veut pas être accusée de favoriser l’administration démocrate lors de cette réunion, la dernière avant l’élection présidentielle.

Finalement, en une dizaine de jours, c’est l’autre scénario qui a prévalu, comme l’ont rapporté les reporters de l’ Wall Street Journal, qui sont de loin les mieux informés sur la Fed. Plusieurs raisons ont présidé à cette décision : d’abord, la dernière réunion de juillet avait été suivie d’un mauvais chiffre du chômage, suggérant rétrospectivement que l’institution aurait dû bouger cet été, comme l’avait estimé l’économiste de Harvard Jason Furman. Par ailleurs, même avec des taux directeurs réduits d’un demi-point, la politique monétaire américaine reste restrictive avec la baisse de l’inflation, qui est retombée à 2,5 % sur douze mois en août. Pour mémoire, elle avait atteint un record de 9,1 % en juin 2022. Enfin, l’institution américaine considérait sans doute que l’indépendance impliquait de faire ce qu’il fallait faire, et de ne pas être paralysée par des échéances électorales, comme l’avait fait le président américain Donald Trump. Wall Street Journal.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Aux États-Unis, la Fed ne prévoit désormais une baisse des taux qu’en 2024, malgré le bon chiffre de l’inflation en mai

Les marchés financiers perplexes

Reste que cette demi-surprise a laissé les marchés financiers perplexes : faut-il se réjouir de la baisse des taux, qui facilite la reprise de l’économie, ou s’inquiéter d’une éventuelle récession ? Faisant le yo-yo entre le rouge et le vert, Wall Street a terminé la journée sur une baisse de 0,3 point pour le Nasdaq et le S&P 500, qui avaient retrouvé leur niveau record atteint avant les turbulences de l’été, provoquées justement par le mauvais chiffre du chômage. Les taux à dix ans s’établissent désormais à 3,7 %, bien en dessous des 5 % brièvement franchis en octobre 2023.

Il vous reste 62.37% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Elise

À chaque coup de stylo, créez des histoires captivantes. Découvrez des vérités cachées à la fois. 📝 🔍

Recent Posts

Ter Stegen se sent mal après l’expulsion d’Eric Garcia

Le gardien du FC Barcelone Marc-André ter Stegen était en colère après avoir provoqué une mésentente avec Eric Garcia, expulsé…

13 secondes ago

Fin du suspense pour le gouvernement Barnier, présenté « avant dimanche »

LLe suspense touche à sa fin. Michel Barnier envisage un gouvernement de 38 ministres, dont 16 ministres de plein exercice,…

1 minute ago

Barnier promet enfin une annonce imminente de son gouvernement

Deux semaines après sa nomination, le Premier ministre Michel Barnier s'apprête à présenter aux Français la composition de son gouvernement,…

10 minutes ago

Nouveau gouvernement : Michel Barnier n’envisagerait pas « d’augmentation d’impôts pour les classes moyennes »

Le Premier ministre Michel Barnier a consulté une dernière fois ce jeudi les forces politiques susceptibles de participer à son…

11 minutes ago

Pour fêter ses 30 ans, Playstation annonce des consoles en édition (très) limitée

La prochaine console de Sony, la PS5 Pro, sera limitée à seulement 12 300 unités dans le monde. Le prix…

12 minutes ago

Décision attendue vendredi, un diplomate favori

Sciences Po Paris, l'école du pouvoir en crise de gouvernance depuis plusieurs mois, devrait connaître vendredi soir le nom de…

22 minutes ago