La 55e édition du festival de photographie d’Arles propose des visites à des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Objectif : mobiliser la mémoire, ouvrir l’imaginaire et s’évader d’un quotidien “difficile”.
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Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Aux Rencontres d’Arles, des visites d’expositions sont proposées aux malades d’Alzheimer et à leurs accompagnants. C’est la première fois que ce célèbre festival de photographie, qui se tient chaque été jusqu’à fin septembre, organise des balades pour ce public particulier. La photographie a des pouvoirs magiques sur la mémoire.
C’est dans une chapelle que le petit groupe d’une dizaine de personnes a rendez-vous, pour découvrir l’une des nombreuses expositions des Rencontres d’Arles. Des photos de l’artiste Nicolas Floc’h, qui montrent toutes les nuances du fleuve Mississippi. Face aux visiteurs Alzheimer et à leurs soignants, Laura, médiatrice culturelle s’adapte un peu mais pas trop. « J’essaie de ne pas trop changer par rapport à une visite grand public, de ne pas leur parler comme à des enfants, mais je fais attention à parler plus fort et plus lentement et à les impliquer davantage pour que cela déverrouille leur mémoire. »elle explique.
Et ça marche. Les couleurs jaune, bleue ou verte du Mississippi, rappellent à Anne Marie des souvenirs de voyages. « On s’est beaucoup déplacé avec mon fils, et il y a des endroits avec de l’eau extraordinaire, oui »se souvient cette femme. Admirer ces photos permet aussi de tenter de focaliser son attention, confie Patrick, diagnostiqué d’Alzheimer il y a deux ans. « En ce qui concerne la maladie, oui, il est important que nous puissions nous concentrer sur de petites choses, car d’habitude, nous sommes beaucoup plus flous, dans les nuages. »
« Là, on se force à voir tous ces petits détails et ça va nous permettre de dire demain ce qu’on a vu… Alors que je suis incapable, par exemple, de dire ce que j’ai mangé hier soir. »
Patrick, malade d’Alzheimerà franceinfo
Aurélie De Lanlay, directrice adjointe du festival des Rencontres d’Arles, a pu mettre en place ces visites grâce à un partenariat avec l’association France Alzheimer et la fondation Swiss Life. « La photographie est à la fois un moyen de mobiliser la mémoire ancienne, mais c’est aussi une porte ouverte à l’imagination »assure Aurélie De Lanlay, qui tenait beaucoup au projet. « Parmi mes amis proches, mon père souffrait de la maladie d’Alzheimer, et j’ai fait beaucoup d’expositions photo avec lui. C’est aussi un moment de joie, d’échange, de partage, qui permet de s’évader d’un quotidien parfois difficile. ».
La visite est une parenthèse aussi importante pour les patients que pour leurs soignants. Elle se termine par un atelier photo pour mobiliser au maximum les sens.
La 55e édition du festival de photographie d’Arles propose des visites à des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Objectif : mobiliser la mémoire, ouvrir l’imaginaire et s’évader d’un quotidien “difficile”.
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Aux Rencontres d’Arles, des visites d’expositions sont proposées aux malades d’Alzheimer et à leurs accompagnants. C’est la première fois que ce célèbre festival de photographie, qui se tient chaque été jusqu’à fin septembre, organise des balades pour ce public particulier. La photographie a des pouvoirs magiques sur la mémoire.
C’est dans une chapelle que le petit groupe d’une dizaine de personnes a rendez-vous, pour découvrir l’une des nombreuses expositions des Rencontres d’Arles. Des photos de l’artiste Nicolas Floc’h, qui montrent toutes les nuances du fleuve Mississippi. Face aux visiteurs Alzheimer et à leurs soignants, Laura, médiatrice culturelle s’adapte un peu mais pas trop. « J’essaie de ne pas trop changer par rapport à une visite grand public, de ne pas leur parler comme à des enfants, mais je fais attention à parler plus fort et plus lentement et à les impliquer davantage pour que cela déverrouille leur mémoire. »elle explique.
Et ça marche. Les couleurs jaune, bleue ou verte du Mississippi, rappellent à Anne Marie des souvenirs de voyages. « On s’est beaucoup déplacé avec mon fils, et il y a des endroits avec de l’eau extraordinaire, oui »se souvient cette femme. Admirer ces photos permet aussi de tenter de focaliser son attention, confie Patrick, diagnostiqué d’Alzheimer il y a deux ans. « En ce qui concerne la maladie, oui, il est important que nous puissions nous concentrer sur de petites choses, car d’habitude, nous sommes beaucoup plus flous, dans les nuages. »
« Là, on se force à voir tous ces petits détails et ça va nous permettre de dire demain ce qu’on a vu… Alors que je suis incapable, par exemple, de dire ce que j’ai mangé hier soir. »
Patrick, malade d’Alzheimerà franceinfo
Aurélie De Lanlay, directrice adjointe du festival des Rencontres d’Arles, a pu mettre en place ces visites grâce à un partenariat avec l’association France Alzheimer et la fondation Swiss Life. « La photographie est à la fois un moyen de mobiliser la mémoire ancienne, mais c’est aussi une porte ouverte à l’imagination »assure Aurélie De Lanlay, qui tenait beaucoup au projet. « Parmi mes amis proches, mon père souffrait de la maladie d’Alzheimer, et j’ai fait beaucoup d’expositions photo avec lui. C’est aussi un moment de joie, d’échange, de partage, qui permet de s’évader d’un quotidien parfois difficile. ».
La visite est une parenthèse aussi importante pour les patients que pour leurs soignants. Elle se termine par un atelier photo pour mobiliser au maximum les sens.