Avec Barnier à Matignon, Macron choisit Macron

Le président français Emmanuel Macron a nommé jeudi 5 septembre le conservateur Michel Barnier au poste de Premier ministre, près de deux mois après les élections législatives. Marquée par une immense mobilisation citoyenne qui avait réussi à contenir la montée de l’extrême droite et donné la victoire à la gauche, cette élection avait permis au bloc de gauche, le Nouveau Front populaire – sans majorité absolue – de dépasser la coalition présidentielle et de reléguer les extrémistes de Marine Le Pen à la troisième place. Si le choix de Barnier est légitime d’un point de vue constitutionnel, il reste politiquement très discutable.

Issu du parti Les Républicains – qui a obtenu un faible résultat aux élections – Barnier incarne la droite gaulliste traditionnelle. Sa nomination est donc un camouflet pour la gauche, premier choix des électeurs et qui, avec Macron, faisait partie du front républicain déterminé à faire barrage au parti de Marine Le Pen. Paradoxalement, Macron semble davantage rechercher l’approbation de l’extrême droite, qu’il a pourtant tenté de neutraliser en juillet avec l’appui de la gauche. De fait, la gauche a immédiatement annoncé qu’elle s’opposerait au gouvernement Barnier.

Les réformes sont sauvées

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