LL’enfer est pavé de bonnes intentions. En voulant créer un service public de la petite enfance et 200 000 places d’accueil supplémentaires, le gouvernement a voté une loi qui va déstabiliser l’accueil des enfants dans tous les territoires. Nous, maires, présidents d’intercommunalités, élus locaux, appelons le gouvernement à revoir la loi pour ne pas fragiliser un système déjà en difficulté.
Cette loi de plein emploi, plutôt que de répondre aux difficultés du secteur, tente de réorganiser le service public de la petite enfance en obligeant chaque commune à en prendre la responsabilité. Mais la plupart du temps, les communes ne s’en occupent pas seules : les maires agissent collectivement dans le cadre de leur intercommunalité (communauté de communes, agglomération ou métropole). Ils le font pour mieux répartir l’offre de garde d’enfants dans la région et améliorer sa qualité en mutualisant les ressources. C’est une garantie de permettre aux familles de toute une communauté d’avoir accès à un accompagnement et à une solution de garde d’enfants.
La loi n’en tient pas compte. Conséquence : en 2025, les intercommunalités pourraient se retrouver incapables d’agir en matière de petite enfance et les maires se retrouveront isolés et seuls pour répondre aux demandes des familles et des professionnels. Ironiquement, ils ne disposeront pas non plus de moyens supplémentaires pour le faire.
Que va-t-il probablement se passer en 2025 ? Les maires, notamment des petites communes, seront incités à concéder les services publics de la petite enfance à des acteurs privés à but lucratif. Aujourd’hui, quelques grands centres nationaux se partagent ce marché. Ils sont davantage guidés par la rentabilité que par l’intérêt général et sont souvent plus coûteux pour les familles. Comment parler dans ce contexte de « service public » alors que les ministres successifs chargés de la solidarité s’en vantent ?
Le risque de déstabilisation de l’offre de garde d’enfants est sérieux. Pour éviter cela, les communes et intercommunalités pourraient être amenées à délibérer en urgence, avant le 1euh janvier 2025, afin de préserver ce qui est déjà en place. Mais jusqu’à présent, l’État n’a pas été en mesure de nous expliquer quand, comment et sur quoi devaient porter ces délibérations. La loi est trop mal rédigée et laisse des vides juridiques que les ministères eux-mêmes ne savent pas combler. La colère gronde dans nos communes et dans nos intercommunalités.
Nos politiques en matière de petite enfance sont en danger et il est urgent de modifier la loi. Nos familles n’ont pas le luxe de voir leurs enfants perturbés. N’ajoutons pas le chaos au chaos : une famille sur deux – notamment les plus précaires – n’a pas de solution de garde d’enfants, il manque 10 000 professionnels de la petite enfance et 40 % des assistantes maternelles en activité auront pris leur retraite en 2030. Dans ce contexte, le l’objectif du gouvernement de créer 200 000 places d’accueil d’ici 2030 ne sera qu’un vœu pieux.
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