Avec l’atterrissage historique de sa fusée Starship, SpaceX inspire ses concurrents, notamment en Europe

La fusée Starship est revenue avec succès sur Terre et a atterri. Un test plein de promesses pour le secteur dans lequel l’Europe investit à son tour.

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Le vaisseau spatial Starship décolle de la Starbase de SpaceX le 6 juin 2024 à Boca Chica, au Texas (États-Unis).  (SPACEX/VIA AFP)

Les équipes de SpaceX expriment leur joie face aux images transmises par les caméras installées à bord du navire. Après une heure de vol à plus de 200 kilomètres d’altitude, jeudi 6 juin, l’atterrissage de Starship est confirmé dans l’océan Indien. Les trois tests précédents se sont soldés par des explosions après le décollage. Mais cette fois, le vaisseau spatial fabriqué par SpaceX, la société du milliardaire Elon Musk, est allé encore plus loin.

Il s’agit donc d’une première, mais le retour sur Terre ne s’est pas fait sans incident. La rentrée atmosphérique a endommagé l’engin. Des morceaux des ailerons et du bouclier thermique se désintégrèrent dans la chaleur infernale. Pour l’entreprise d’Elon Musk, cela reste une réussite. D’autant que la première partie du vol s’est déroulée comme prévu.

L’étage principal de cette fusée de 120 mètres de haut a également réussi à revenir sur terre après avoir accompagné le vaisseau dans l’espace. Le débarquement a eu lieu dans le golfe du Mexique. Les ingénieurs vont maintenant analyser les données pour améliorer encore l’appareil qui transportera un jour les astronautes. Le chef de l’agence spatiale américaine salue « un pas de plus vers le retour de l’humanité sur la Lune ».

Cette fusée hors du commun devrait permettre aux Etats-Unis de revenir sur la Lune dans les années à venir voire un jour sur Mars. Autre concurrent de SpaceX, le vaisseau spatial Starliner de Boeing qui a décollé mercredi vers la Station spatiale internationale avec, pour la première fois, des astronautes à son bord. L’Europe vient de décider d’investir dans ce secteur des vaisseaux spatiaux.

Pour envoyer du matériel ou des hommes dans l’espace, l’Europe doit désormais passer par la NASA et ses prestataires de services, l’ancien accès via la Russie étant fermé depuis le début de la guerre en Ukraine. Pour ne plus être dépendante, l’Agence spatiale européenne vient donc de sélectionner, avec un soutien financier, deux projets continentaux pour développer un vaisseau au cahier des charges précis. « Nous voulons que ces entreprises soient capables de mettre en œuvre une mission visant à démontrer un service de ravitaillement sur la Station spatiale internationale.» déclare l’astronaute Samantha Cristoforetti, responsable de ce programme à l’ESA. Et cela devrait idéalement se produire avant 2028, mais en aucun cas au-delà de 2030 car c’est la fin de vie de la Station spatiale internationale. »

Pour que le projet soit économiquement viable à long terme, les deux sociétés retenues, la franco-allemande The Exploration Company et la franco-italienne Thales Alenia Space pourront également proposer leurs engins spatiaux à d’autres sociétés, plusieurs projets de stations spatiales privées étant en cours. en développement, avec la possibilité à terme de transformer également leur capsule cargo en véhicule accueillant des astronautes, ce qui offrirait, pour la première fois à l’Europe, un accès totalement autonome à l’espace.