Emmanuel Macron a créé la surprise, jeudi 6 juin, lors d’un entretien télévisé accordé à TF1 et France 2, en marge des célébrations du 80e.e anniversaire du Débarquement, en annonçant que la France allait enfin envoyer des avions de combat en Ukraine. « Un programme de transfert » de “Mirage 2000-5” sera lancé ” demain “a lancé le chef de l’Etat, à la veille d’une visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky, vendredi à Paris.
Alors que de nombreuses sources au sein des armées et de l’exécutif ont laissé entendre, ces derniers mois, avoir renoncé à cette option jugée trop complexe, préférant céder la place à l’envoi de F-16 américains proposé par d’autres pays – Belgique, Pays-Bas, Danemark… , Norvège – cette annonce marque une rupture. Le chef de l’Etat n’a pas précisé le nombre de Mirages qui pourraient être envoyés mais il a indiqué que« une coalition », « avec d’autres partenaires », était en train de ” construire ” et que ça pourrait prendre « cinq à six mois ».
En pratique, la France n’a pas beaucoup d’options pour transférer des avions de combat en nombre raisonnable vers l’Ukraine sans rendre les chaînes de soutien logistique trop complexes. L’Armée de l’Air ne dispose que d’un nombre limité d’avions (moins de 200 Mirage et Rafale). Or, ceux-ci suffisent à peine à accomplir toutes les missions dont elle a la charge au quotidien (surveillance du territoire, dissuasion, participation aux missions de l’OTAN, etc.).
La dernière escadrille de chasse française pilotant le Mirage 2000-5 est l’escadrille 1/2 Cigogne, située sur la base de Luxeuil (Haute-Saône). Mais lui retirer ses appareils et les donner à Kiev reviendrait à le condamner. Une autre option, évoquée par les milieux spécialisés, serait donc d’envoyer les Mirage 2000-5 ukrainiens actuellement aux mains du Qatar, qui cherche depuis plusieurs années à les vendre à l’Indonésie. En février, Jakarta a renoncé de manière inattendue à cet achat de douze avions, évalués à environ 700 millions d’euros.
Les pilotes seront « formés en France »
Les Mirage 2000-5 sont les plus anciens avions de combat dont dispose l’armée de l’air, aux côtés du Mirage 2000-D, dont Kiev a également demandé l’envoi. Leur remplacement est prévu d’ici 2029. Cependant, ils sont encore largement utilisés. Notamment à Djibouti, où quatre avions sont basés en permanence dans le cadre de l’accord de défense avec la République de la Corne de l’Afrique pour assurer sa police de l’air. Certains de ces avions ont été déployés pour intercepter des drones houthis en mer Rouge en mars.
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