Avranches : pour se faire entendre, l’hôpital de la Baie va arrêter ses activités pendant trois jours

«C’est un cri du cœur, un mécontentement», déclare Eric Berregard, directeur général de la région Normandie du groupe Vivalto Santé. Face à une faible revalorisation de l’Etat, l’Hôpital de la Baie ainsi que 1000 cliniques en France arrêteront leur activité à partir du 3 juin, pour trois jours. Ce mouvement sans précédent risque de se renouveler. Les cinq syndicats de médecins libéraux sont solidaires.

En avril, le gouvernement a décidé d’augmenter le financement des hôpitaux publics de 4,3%, alors que cette augmentation n’est que de 0,3% pour le secteur privé. Une « inégalité de traitement » dénoncée par les trois grands groupes hospitaliers privés en France (Vivalto Santé, Ramsay et Elsan).

La différence de financement entre les secteurs public et privé est pointée du doigt. Il faut savoir qu’il existe deux grilles de tarifs différentes pour les hôpitaux publics et privés.

« Pour une même activité, la Sécurité sociale est facturée différemment.

Cliniques déficitaires

Contrairement aux idées reçues, la facturation est 20 % moins chère pour les hôpitaux privés que pour les hôpitaux publics pour les mêmes actes. «C’est assez surprenant, car nous faisons les mêmes investissements et les mêmes actions», explique Eric Berregard.

Ces mesures mettent à mal les hôpitaux privés : 40 % des cliniques sont en déficit.

Si ce point est maintenu, à la fin de l’année, il y aura 60% de cliniques en déficit avec des risques de fermeture.

Eric Berregard, directeur général de la région Normandie du groupe Vivalto Santé

Une différence de traitement

Autre conséquence de cette faible revalorisation, la fuite des salariés vers le public faute d’augmentations de salaire significatives comme dans le public. “Nous n’avons pas été financés du tout à la hauteur de l’enveloppe.”

Les cliniques seront ralenties dans leurs investissements pour améliorer le matériel médical et embaucher. Le directeur de l’hôpital de la Baie Vincent Gervaise rappelle qu’il y a un an et demi, en raison de la différence de salaires entre le secteur privé et public, la clinique d’Avranches avait dû fermer une soixantaine de lits, faute de personnel, car il y avait une fuite. des salariés au public. Ces lits ont depuis été rouverts.

« Les annonces gouvernementales vont accentuer cette distorsion de concurrence », estime-t-il.

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