AAssis sur une table de ping-pong familiale, jambes écartées, raquette à la main, le blond échange assidûment (et avec une certaine dextérité) des balles avec son père, puis rit comme un bossu. Sobrement intitulé « Félix, 3 ans, ping-pong », le film amateur a été mis en ligne en septembre 2009. Dans une deuxième courte vidéo, datée de mai 2010, on retrouve le petit Félix dans un gymnase. Il court entre les blocs, avec ou sans raquette à la main, puis pratique des exercices à table, qu’il réussit à peine. Le film de 2h17 invite les enfants de 4 à 6 ans à le rejoindre au « baby-ping » dans un club de Montpellier.
Si tous les pongistes n’auront pas deux médailles olympiques en poche à 17 ans, comme Félix Lebrun – ce n’est d’ailleurs pas l’objectif principal de l’activité –, les récents exploits de l’équipe de France de ping risquent de donner un coup de boost. à la discipline. Encore peu connue du grand public, cette forme ludique de ping-pong officiellement destinée aux 4-7 ans, mais en pratique surtout aux 3-6 ans, existe depuis 2009, développée par la Fédération française de tennis de table (FFTT). « Le baby-ping a été créé parce que certains éducateurs trouvaient pertinent de pouvoir accueillir de jeunes enfants dans des clubs. La pratique peut commencer dès leur entrée à la maternelle, lorsqu’ils sont clean »décrit Lucie Coulon, responsable de ce programme à la FFTT.
Basée sur des exercices variés, avec une progression technique tout au long de l’année, l’activité favorise le développement psychomoteur et cognitif, mais aussi la socialisation. « C’est très riche, on travaille les mouvements, les courses, les sauts, l’adresse, la visée, la coordination, l’adhérence et la motricité fine, médiatisés par un outil qui est une raquette… »énumère Lucie Coulon. Né en France, le baby ping commence à se répandre en Europe, mais n’a pas atteint la Chine, vivier des meilleurs joueurs mondiaux. Les petits chinois débutent directement par un ping-pong « traditionnel », éventuellement perchés sur des bancs installés devant la table.
Plus de 4 000 enfants inscrits
Cerceaux, blocs, ballons de différentes tailles… Le matériel est peu coûteux, et peut être utilisé par les clubs pour d’autres activités. Seules les raquettes sont spécifiques (leur manche convient aux petites mains). En une quinzaine d’années, 300 encadrants ont été formés et 10 % des 3 124 clubs de ping-pong français disposent désormais d’une section baby-ping. Lors de la saison 2023-2024, quelque 4 150 enfants ont été inscrits, soit 3,3 % des licenciés.
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