L« L’obtention des Jeux olympiques d’Albertville en 1992 ? C’était déjà lui, comme président du Conseil général de la Savoie. L’inscription du principe de précaution dans la Constitution en 1995 ? C’était encore lui, comme ministre de l’Environnement sous Jacques Chirac. La négociation du Brexit en 2019 ? C’était évidemment lui, comme négociateur spécial pour l’Union européenne. Le nouveau Premier ministre de la France ? C’est finalement lui, Michel Barnier ! » En janvier, Emmanuel Macron avait nommé Gabriel Attal, 35 ans, au même poste, entretenant l’illusion d’un monde nouveau, progressiste et inclusif, toujours à l’œuvre. Neuf mois plus tard, il nommait la plus pure incarnation de l’ancien monde – 73 ans pour Barnier. De ce vieux (vieux) monde, Barnier, entré en politique en 1973, a la carrure, un ton posé, presque paternaliste, même s’il adopte parfois, notamment par opportunisme électoral, les travers des petites gens ambitieux du… nouveau monde, comme lors de sa campagne pour les primaires de la droite en 2021. « Sa proposition d’un “moratoire” sur l’immigration de trois à cinq ans, couplée à un référendum sur une loi constitutionnelle suspendant le droit européen pendant cette période, a mis ses amis bruxellois en émoi », écrit notre Monsieur Europe, Emmanuel Berretta. « C’est presque comme si, du jour au lendemain, Michel Barnier n’était pas devenu le nouvel Orban… »
► L’AVENIR INCERTAINE. Mais dans ce cas, nous ferions mieux de laisser le passé derrière nous et (…) Lire la suite