Bernard Caïazzo nettoie son honneur et se défend !

Le désormais ancien président du directoire de l’ASSE et coactionnaire majoritaire, Bernard Caïazzo, a obtenu une interview avec la chaîne de télévision locale TL7. Il est également entré dans les coulisses des négociations avec le groupe Kilmer Sport Ventures et a répondu aux critiques dont il était la cible.

« Larry Tanenbaum a les mêmes valeurs que les gens du Forez »

Bernard Caïazzo dans les coulisses des négociations avec Larry Tanenbaum : «C’était en octobre à Toronto. Larry Tenenbaum m’a invité à regarder un match de basket. Là, j’ai réalisé que j’avais affaire à quelqu’un d’extrêmement respectable et respecté et qui était une bonne personne. On a parfois cette image de milliardaires disant « ils ont froid, ils sont tellement… »

Non non. Larry Tanenbaum est un homme de cœur et il est Canadien. Pour moi, le fait qu’il soit Canadien comptait parce que mon image des Canadiens par rapport aux Américains était une image beaucoup plus proche de nous, Français. Et parfois j’ai souvent vu chez les Américains une certaine dureté, une certaine froideur dans les affaires, etc. Et à l’inverse chez Larry Tenenbaum, je me suis rendu compte qu’on avait affaire à quelqu’un qui avait les mêmes valeurs que les gens du Forez. »

Une rencontre à Miami comme moment décisif dans les négociations ?

« Et d’ailleurs, quand on a posé la question à Larry, qu’est-ce que tu veux faire de Sainte-Étienne, etc. ? Larry nous a répondu « pensez-vous qu’à votre avis je suis venu ici avec les anciennes équipes d’Arsenal, pour être dans un club qui survit ou pensez-vous que c’est pour vraiment réveiller le géant ? » À un moment donné, le deal était mort, j’étais au Brésil, j’ai dit non, je ne rentre pas en France. Je pars rencontrer Larry, donc il était à Miami dans sa résidence. On a passé une journée entière et à la fin de la journée, il m’a dit : « Bernard, on va faire ce deal. Nous le ferons. C’était en janvier. Il m’a dit, tu sais, nous allons le faire parce que je le veux. Donc c’est toi et Ivan. Vous travaillerez ensemble aussi longtemps que nécessaire et vous devez être en mesure de conclure cet accord. »

Caïazzo se défend des critiques et évoque l’échec du dossier Blitzer

Sur les critiques dont il a été la cible : « J’accepte les critiques et à un moment donné je peux considérer qu’elles ont raison. Ils sont juste devant leur fenêtre, compte tenu de ce qu’ils voient. Et c’est vrai. La vérité est qu’au final, la question est assez simple : c’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens. Aujourd’hui, que dire ? Nous sommes en Ligue 1 et mission accomplie. Et nous avons un actionnaire majeur que je n’aurais jamais imaginé avoir. Mon travail était extrêmement simple. il s’agissait d’être dans les instances et de pouvoir défendre les intérêts de l’AS Saint-Etienne.

Mon deuxième travail consistait à trouver un actionnaire qui coche le plus de cases possible, mais avec une règle fondamentale : conserver la direction du club et pérenniser les emplois. C’est pour cela qu’il y a deux ans, lorsque nous sommes descendus, nous pensions être tout à fait d’accord avec le groupe Blitzer, mais nous avons très vite compris qu’ils n’étaient pas prêts à conserver le leadership, qu’ils voulaient mettre leurs propres hommes aux commandes. Et deuxièmement, ils ne veulent pas garantir les emplois dans les clubs. Et là, ça s’arrête, parce que Roland et moi sentions que c’était, je dirais, un point difficile, non négociable pour nous, et qu’il n’était pas question de sacrifier nos salariés. Nous repartons sereinement. Nous repartons en paix et je pense que nous n’aurions pas pu faire mieux. Ce n’est pas la plus petite des victoires. Entre les deux, je préfère être en Ligue 2 avec Kilmer qu’en Ligue 1 sans Kilmer. Car en Ligue 1, il faut tenir le coup. Si c’est au yo-yo, on voit la difficulté de la Ligue 1. »