Le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a appelé lundi 23 septembre à revoir “un certain nombre de cadres pour faire évoluer une politique pénale qui (…) a permis d’instaurer (un) droit à la non-exécution des peines”.
“Je suis ministre de l’Intérieur. Je ne suis pas ministre de la Justice. C’est pourquoi je pense qu’il faut un dialogue”, a répondu Bruno Retailleau, interrogé au journal de TF1 sur ses intentions, notamment face aux nombreux refus d’obtempérer commis par des récidivistes.
« J’en parlerai très librement avec Didier Migaud »
« Je crois que nous, au ministère de l’Intérieur, devons faire le travail. Mais il faut aussi probablement revoir un certain nombre de cadres pour faire évoluer une politique pénale qui, je crois, a permis à ce droit à la non-exécution des peines de s’installer depuis très longtemps. »
“Il faut qu’il y ait des peines prononcées, et que les peines prononcées soient aussi des peines exécutées. Il faut construire des prisons. Ce n’est pas mon domaine de compétence, mais j’en discuterai très librement avec Didier Migaud”, a poursuivi le nouveau ministre de la Justice.
Lors de la passation de pouvoir plus tôt dans la matinée entre Bruno Retailleau et son prédécesseur Gérald Darmanin, le nouveau ministre a martelé son message de vouloir “remettre de l’ordre”.
“Il faut avoir le courage d’être ferme (…) pour l’écolier qui a été tabassé, pour la jeune fille qui a été violée, pour la veuve éplorée du policier, pour nos compatriotes qui, en raison de leurs origines, de la couleur de leur peau, de leurs croyances, sont menacés”, a-t-il insisté.
Quelques minutes avant les déclarations de Bruno Retailleau sur le plateau de TF1, le ministre de la Justice était lui-même l’invité du journal de France 2.
“Il (Bruno Retailleau) a ses convictions, il est ministre de l’Intérieur, je suis ministre de la Justice, je dois aussi faire preuve d’autorité, de fermeté, faire en sorte qu’il n’y ait pas d’impunité tout en veillant à ce que l’Etat de droit soit respecté, que les procédures soient respectées”, a-t-il fait valoir, ajoutant qu’il aura “un certain nombre d’échanges avec Bruno Retailleau”. “Je suis prêt pour cela”.
Pour son premier déplacement, Bruno Retailleau s’est rendu au commissariat de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), pour rendre visite à des policiers blessés vendredi lors d’une intervention, réaffirmant son message de fermeté contre “l’ultraviolence”.
Article original publié sur BFMTV.com