Un rappeur suédois de 26 ans, nommé artiste hip-hop de l’année en Suède le mois dernier, a été tué dans une fusillade entre gangs à Göteborg (ouest), a annoncé mercredi 5 juin la police suédoise. Surnommé “le rappeur masqué”, C Gambino, de son vrai nom Karar Ramadan, a été victime d’une fusillade dans un parking mardi soir, selon la police.
« La police a ouvert une enquête pour meurtre. Personne n’a encore été arrêté”, a-t-elle déclaré dans un communiqué. Ce meurtre est “lié à un conflit entre bandes” et le rappeur était connu de la police, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police. L’artiste a garé sa voiture hier soir dans un garage de Göteborg où l’attendaient un ou plusieurs agresseurs, et a été touché par plusieurs balles. Les photos de la scène montrent une série d’impacts de balle dans une porte vitrée du parking.
C. Gambino a sorti le 31 mai son dernier morceau « Sista Gang » (« Dernière fois », en suédois). Il a été écouté plus de 700 000 fois depuis sa sortie sur Spotify. Le rappeur enregistre environ un million d’écoutes par mois, selon la plateforme suédoise.
“Il était l’un des plus grands du hip-hop suédois”, a déclaré l’expert suédois du rap Petter Hallen à l’agence de presse TT. Sa mort est considérée comme « un coup dur porté à la scène rap de Göteborg et de toute la Suède », a-t-il ajouté. “Le plus tragique, c’est qu’il s’est récemment éloigné du monde criminel pour se consacrer davantage à l’expression des sentiments et des relations”, a-t-il ajouté.
Il n’est pas le premier rappeur suédois célèbre à subir le poids des guerres de gangs qui ravagent le pays. En octobre 2021, le rappeur Einar a été tué par balle dans le cadre d’une rivalité entre gangs criminels.
Depuis plusieurs années, la Suède peine à contenir la violence des combats entre bandes criminelles et doit faire face chaque semaine à des fusillades et explosions, souvent mortelles. Les fusillades meurtrières dans ce pays de 10 millions d’habitants ont plus que triplé au cours de la dernière décennie, dépassant de loin les niveaux des pays voisins, selon Reuters. La police estime que jusqu’à 62 000 personnes sont actives ou ont des liens avec des réseaux criminels.