« Calme », Mbappé, « comme un orchestre »… Luis Enrique donne les clés du match

Gérer les émotions

« C’est un état d’esprit parfait que d’affronter un tel épisode de sa vie professionnelle ou personnelle, de se préparer à ce que les choses tournent mal et, si nécessaire, de renverser la situation. Ne pas se sentir affecté, ou le moins possible, et pouvoir avoir un bon résultat. Pour en revenir au football, nous avons passé la saison à parler d’injustice avec les joueurs : le ballon sort, continue, il y a eu une faute, continuez… Je ne sais jamais quelle sera l’interprétation de l’arbitre, pour ou contre je leur dis toujours de continuez à concourir pour être prêt. Demain (mardi), même si nous nous retrouvons face à une situation à laquelle nous ne sommes pas préparés, je suis certain que mon équipe se battra.

Le rôle des supporters

« Leur rôle sera vital, comme il l’a été tout au long de la saison. Nous avons la garantie absolue que les supporters sont pleinement derrière nous, ils l’ont toujours été. Et surtout quand nous en avions besoin, et cela n’arrive pas si souvent parce que nous n’avons pas souvent des ennuis. Mais l’ambiance à Dortmund était magnifique. J’attends cette ambiance qu’on a toujours au Parc des Princes. J’espère que nous pourrons célébrer ensemble la victoire et la qualification.

“Nous allons gagner, c’est sûr.”

Luis Enrique

Il a répété « nous gagnerons » en réponse aux supporters présents au Campus du PSG.

« C’est la seule phrase que je connais en français (sourire). Et comme c’est une phrase que j’aime… Je pense toujours que mon équipe va gagner. Nous allons gagner, c’est sûr (en français) ! La prononciation reste asturienne de ce qui dit (sourire).

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Le Borussia dans un bloc bas comme à la sortie

« C’est toujours ce que nous recherchons en tant qu’entraîneur, ce doute, de quel match ce sera… Je sais quel match nous allons essayer de jouer. A partir de là, le résultat dépendra aussi de l’attitude de l’adversaire. Lors d’un match retour, une équipe est éliminée au coup d’envoi en fonction du résultat du match aller. C’est le PSG. Mais si le score change, l’attitude peut changer. Cependant, notre mentalité reste de jouer quel que soit le résultat, il faut être meilleur que l’adversaire, se créer des occasions et gagner. Notre mentalité ne changera pas, elle sera la même de la première à la dernière minute.

« Si on encaisse un but, ce n’est pas grave, ça nous est arrivé contre le Barça. Il faut rester calme »

Luis Enrique

Gagner par deux buts

« L’objectif n’est pas de gagner par deux buts d’écart mais de gagner. Si l’on pense qu’il faut marquer deux buts, cela semble loin. Nous allons jouer. Si on marque à la 90e minute, en prolongation, on continue… Il ne faut pas en marquer deux, mais le premier et gagner le match. C’est quelque chose qu’on a beaucoup vu dans le football et dans ce type de match. On peut marquer deux buts en trois minutes, ça arrive. Mais attention, vous pouvez aussi en prendre… Il faut être concentré à 100% en attaque et en défense. Si on encaisse un but, ce n’est pas grave, ça nous est arrivé contre le Barça. Il faut rester calme. Si on marque deux buts rapidement, ce sera à l’adversaire de réagir. Ce sera un match similaire au premier tour, un match très compétitif, assez équilibré avec du haut niveau avec ou sans ballon. Ce sera difficile pour les deux équipes.

Les joueurs débriefent rapidement après les matchs

« Je travaille là-dessus tous les jours, mettre en œuvre une idée, une défense, une attaque… Et puis, ceux qui doivent porter cette idée, ce sont les joueurs. Vous avez l’idée, c’est important, mais ils doivent participer à cette démarche d’amélioration. Et l’équipe réagit exceptionnellement bien dans ce domaine. Nous voyons toujours des possibilités d’amélioration après chaque tour. Et c’était encore le cas à Dortmund. A partir de là, on s’entraîne, on essaie de progresser à l’entraînement et d’arriver avec le plus de confiance possible. Un entraîneur est un leader qui doit générer de la confiance chez les joueurs. Et j’ai confiance en mon équipe.

Son programme depuis le match aller

« Il est évident qu’il y a plus dans la vie que le travail. Il faut être capable de faire des choses en dehors du travail pour être meilleur au travail et c’est ce que j’essaie de faire. J’aime le sport, le cyclisme, jouer au padel. J’aime aussi aller à la salle de sport et avoir du temps libre. Et d’un point de vue professionnel, c’était une très bonne semaine, on a eu le temps d’analyser, de transmettre cette marge de progression aux joueurs, à l’équipe. On s’est entraîné, d’abord en défense un jour, puis en attaque le lendemain et aujourd’hui (ce lundi), une veille de match normale, avec plus de détente, de plaisir, on essaie de détendre tout le monde, on pense à la chance qu’on a de jouer dans un Demi-finale de Ligue des Champions. Et demain sera le jour de la grande fête, nous pourrons profiter de nos supporters et être en compétition.

Gonçalo Ramos et animation offensive

« Comme vous pouvez l’imaginer, j’ai une analyse très approfondie, elle est basée sur ma connaissance de mes joueurs. Chaque attaquant a des caractéristiques particulières, et ça peut toujours surprendre quand on voit un entraîneur sortir tel joueur, en faire venir un autre… On a des choses qu’on comprend, qu’on imagine pour un match et on attend certains types de qualités. C’est ce qui permet de décider qui va jouer. J’ai pleinement confiance en tous mes joueurs, dans tous les secteurs, je pense qu’ils peuvent tous débuter les matches, et il faudra choisir demain.

“Notre objectif, très clairement, est d’aller en finale de la Ligue des Champions”

Luis Enrique

À deux matches d’un potentiel sacre

« C’est ce qui est merveilleux dans le football et aussi très ingrat, voire injuste. Mais c’est un sport dans lequel tout peut arriver au cours d’une saison, comme dans la vie en fait. Il y a beaucoup de choses négatives mais nous vivons ce processus en essayant de faire venir la meilleure équipe. C’est très enrichissant en tant que coach. Surtout quand on a un résultat comme celui-ci. Mais notre objectif, très clairement, c’est d’aller en finale de la Ligue des Champions. On en joue très peu quand on est joueur ou entraîneur. Avant d’atteindre cette finale, il faudra être meilleur que cette grande équipe du Borussia.

Kylian Mbappé

« Comment peut-on lui permettre d’avoir plus d’occasions de marquer qu’à l’aller ? Nous avons toujours un objectif commun. C’est pour cela qu’on part de l’arrière pour amener le ballon vers les attaquants dans les meilleures conditions. Comme c’est une équipe, nous demandons également aux attaquants que le moins de ballons possible parviennent à la défense. C’est très simple, très basique. Nous faisons tous partie d’une équipe, c’est comme un orchestre et nous jouons tous d’un instrument. Les joueurs peuvent être de grandes stars mondiales, mais ils doivent aider en défense, et nos défenseurs, aussi bons qu’ils soient en défense, doivent aider à amener le ballon dans la surface adverse. Comment faire en sorte que Mbappé s’implique davantage, peut-être en rezonant ? C’est très simple, chaque match est différent du précédent. Il faut déterminer où se situent les espaces par rapport à la défense adverse. Entre les lignes, sur les côtés… Dortmund va presser haut et derrière, ils vont se replier et il y aura des espaces entre les lignes. Notre objectif, et c’est le cas depuis mes débuts en tant qu’entraîneur, est de faire en sorte que nos meilleurs joueurs participent le plus possible. Je ne veux pas que l’attaquant vienne récupérer le ballon au milieu mais touche le ballon dans la zone de vérité. Pour le reste, je sais qu’on a toujours très envie de parler de Kylian, j’ai l’habitude de parler de Kylian, mais l’objectif est toujours de trouver nos meilleurs joueurs. Après, Dortmund ne laissera pas nos attaquants indemnes de tout marquage au point de penalty. Ils le pousseront à toucher le ballon au milieu. Ce que je veux, c’est qu’il la touche là où il est dangereux.

Un échec en cas d’élimination

« (la question est posée par un collègue espagnol) C’est une question très espagnole et c’est votre style, penser toujours au pire, à ce qui pourrait être négatif… Que se passerait-il ? Rien, la vie continuerait en cas d’élimination, le soleil se lèverait, et quand il y a du soleil à Paris, c’est toujours merveilleux. En tant qu’athlètes, nous applaudirions l’adversaire même s’il ne le mérite pas. Ce serait vraiment difficile, mais nous y retournerions le lendemain et tenterions de nous qualifier pour la finale l’année prochaine.

Propos recueillis en conférence de presse