Le mystère persiste autour du retrait demandé par la Dr Horacio Arruda pour des informations sur les liens entre les émissions d’arsenic et les cas de cancer du poumon à Rouyn-Noranda à partir d’un rapport publié en 2019.
Publié à 15h44
La Direction régionale de santé publique (DSPu) de l’Abitibi-Témiscamingue ne confirme pas la version du Dr Arruda, qui a indiqué jeudi que sa décision avait été prise « d’un commun accord » avec le DSPu.
Inviter par La presse pour indiquer si elle avait effectivement donné son accord, la DSPu a répondu laconiquement : « Le Dr Arruda a demandé le retrait de l’annexe 6 du rapport ».
L’annexe en question évoquait le « facteur aggravant » constitué par les émissions d’arsenic de la Fonderie Horne, située au cœur de la ville, en termes de cancer du poumon.
Il apparaissait à la fin du rapport sur l’étude de biosurveillance réalisée à l’automne 2018 sur l’imprégnation au plomb, au cadmium et à l’arsenic des jeunes enfants dans le quartier Notre-Dame de Rouyn-Noranda, voisin de la fonderie. .

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE
Le Dr Arruda, qui était à l’époque directeur national de santé publique et sous-ministre adjoint au ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, a justifié le retrait de l’annexe en expliquant que sa publication aurait détourné l’attention du sujet. partie principale du rapport.
Le Dr Arruda, qui était à l’époque directeur national de santé publique et sous-ministre adjoint au ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, a justifié le retrait de l’annexe en expliquant que sa publication aurait détourné l’attention du sujet. partie principale du rapport.
Ce retrait « a permis d’envisager une diffusion ultérieure en incluant notamment des données actualisées du registre québécois des cancers, dont la diffusion devait être imminente », a indiqué la DSPu dans sa réponse à La presse.
Deux ans et demi plus tard, cette publication est toujours attendue.
Informations diffusées
Le retrait de l’annexe du document officiel n’a pas empêché certains organismes qui y avaient eu accès de le diffuser, souligne la DSPu.
« Le contenu a donc circulé en région malgré le retrait de l’annexe du rapport », plaide la porte-parole de la DSPu, Sarah Charbonneau.
33 fois plus d’émissions
La fonderie Horne est autorisée à émettre 100 nanogrammes d’arsenic par mètre cube d’air (ng/m3), soit 33 fois plus élevée que la norme québécoise de 3 ng/m3.
Le Dr Arruda avait également rejeté en 2019 l’idée que l’aluminerie soit assujettie à la norme québécoise, expliquant qu’il fallait plutôt trouver une cible de réduction de ses émissions qui soit « réaliste ».
Conflit d’intérêt
Horacio Arruda a affirmé en septembre 2019 qu’il s’était rendu à Rouyn-Noranda « en tant que conseiller » du ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux Lionel Carmant, mais le gouvernement s’est empressé de remettre en cause cette affirmation.
« Jamais le Dr Arruda n’a pas été mandaté comme conseiller du ministre Carmant », a déclaré l’attaché de presse de ce dernier, Lambert Drainville.
Le Dr Arruda a agi « en toute autonomie », a ajouté le premier ministre du Québec, François Legault.
Apprendre encore plus
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- 1170 ng/m3
- Niveau record d’arsenic dans l’air enregistré en 2021 près de la Fonderie Horne, alors que la norme est de 3 ng/m3
SOURCE : MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
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