Alors que la campagne pour les élections européennes bat son plein, ce discours est censé présenter la position de la France en vue du prochain agenda stratégique de l’Union européenne, défini fin juin, après les élections.
Publié
Mise à jour
Temps de lecture : 2 minutes
Emmanuel Macron revient à la Sorbonne. Le chef de l’Etat prononcera un grand discours sur l’Europe jeudi 25 avril à 11 heures. Sept ans après le premier, exactement dans le même amphithéâtre de la célèbre université parisienne. Un discours censé, cette fois, présenter la position de la France en vue du prochain agenda stratégique de l’Union européenne, défini fin juin après les élections.
Evidemment, le contexte fait de ce discours un discours de campagne et pourtant, l’Elysée assure qu’il n’en est rien : “Ce n’est pas un rassemblement politique, c’est le discours d’un président.” Où avait Emmanuel Macron en 2017 “une intuition”, se félicite son entourage : oser parler de souveraineté, d’Europe de la défense, d’emprunt et de dette communs… “Une victoire idéologique”, murmure un ministre, bien utile pour affronter les crises : la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine.
Chef « du bon côté de l’histoire » clame l’Elysée, qui oublie au passage le réquisitoire du président contre une Europe qu’il jugeait à l’époque « trop faible, trop lent, trop inefficace ». Aujourd’hui, pas question de servir la cause de sa candidate, Valérie Hayer, à 16 points du Rassemblement national, selon le dernier sondage Ipsos pour franceinfo. Les oppositions estiment que ce discours devrait être comptabilisé dans les temps de parole et les comptes de campagne de Renaissance. L’Élysée répond que les invités ont été triés sur le volet, que ce large “assemblée“n’est pas militant et en fait, cela “Sorbonne II” ne l’est pas non plus.
« Provoquer un début »
Emmanuel Mâcon est attendu comme le messie par les macronistes. Inverser la tendance, “seul le président peut le faire”, » admet un ministre. “Nous avons besoin de lui” » déplore un responsable de campagne. Le discours du chef de l’Etat était censé être l’élément déclencheur d’une remobilisation des militants en proie au désastre. « Les gens ne veulent pas de nos tracts, nous ne ressentons pas une énergie débordante », se lamente une petite main. “Quand il entre dans le jeu, il change la donne” rassure un ami du président, conscient qu’il s’agit des dernières élections nationales avant 2027.
Emmanuel Macron court le risque d’être politiquement affaibli en cas de grande défaite. « Il est victime de l’érosion du pouvoir, il faut provoquer un déferlement de notre électorat », a lâché un ministre. Lui, comme d’autres, propose même de mettre le visage du président sur les tracts de campagne, dans la dernière ligne droite, pour le faire débattre avec Marine Le Pen et le voir participer à une réunion… La dernière fois, Emmanuel Macron ne l’avait pas fait.