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ce que l’on sait de la fusillade mortelle de Sevran

Trois morts et sept blessés en moins de quarante-huit heures. Deux fusillades mortelles ont eu lieu à Sevran (Seine-Saint-Denis), vendredi 3 mai et dimanche 5 mai, sur fond de trafic de drogue, mais sans qu’aucun lien ne soit établi entre les deux affaires. Alors que la chasse aux suspects se poursuit, mardi 7 mai, franceinfo résume ce que l’on sait des victimes et des circonstances dans lesquelles ces coups de feu ont été tirés.

Un premier tournage vendredi soir

C’est un passant qui a donné l’alerte. Vendredi 3 mai, à 23h50, des policiers du commissariat de Sevran sont intervenus dans une fusillade dans le quartier des Beaudottes, lieu emblématique de cette commune de 52 000 habitants, située en Seine-Saint-Denis. Des fonctionnaires découverts “cinq individus”, « né entre 1990 et 2001 »DONC “tous les adultes”qui présente « diverses blessures causées par l’usage d’une arme à feu », selon Eric Mathais, le procureur de Bobigny. Une trentaine de munitions de calibre 7,62, “compatible avec l’utilisation d’un fusil d’assaut AK 57”ont été retrouvés sur place, selon le parquet.

L’un des jeunes hommes, âgé de 28 ans, “touché par deux projectiles”, a rapidement succombé à ses blessures. Quatre autres victimes, dont le pronostic vital était initialement compromis, ont été «à ce jour dans un état de santé stabilisé», précise Eric Mathais. Le procureur de la République explique que vingt minutes après l’intervention de la police, trois autres victimes de la fusillade se sont présentées à l’hôpital. L’un d’eux est parti avant d’être interrogé. Cela porte le bilan de ces tirs à un mort et sept blessés.

Une enquête, ouverte pour homicide volontaire en bande organisée et tentative d’homicide volontaire en bande organisée, a été confiée à la brigade criminelle. Selon les premiers témoignages recueillis, “un individu cagoulé” je suis sorti d’une voiture conduite par une autre personne, “avant de tirer sur les personnes présentes sur le parking”. Les investigations se poursuivent sous la direction du parquet de Bobigny.

Tournage dans un autre quartier dimanche

Moins de quarante-huit heures plus tard, un double homicide s’est produit au cœur d’un autre quartier, la Ville basse, selon Eric Mathais. Les tirs ont été signalés vers 18h15 dimanche. Sur place, à un kilomètre et demi de la première fusillade, les policiers découvrent deux individus blessés par arme à feu. L’un d’eux présente “deux impacts, dont un à la tête”, et l’autre « six impacts répartis sur tout le corps », détaille le procureur de la République, qui précise que les victimes sont décédées rapidement. Ils étaient âgés de 35 et 31 ans, selon le préfet de police de Paris Laurent Nuñez.

Selon les premiers témoignages, “un seul individu au visage masqué” Est “arrivé et reparti à pied après avoir tiré sur deux victimes ciblées”. Le suspect a laissé un chargeur d’arme automatique et 18 douilles à proximité des victimes, selon le parquet. La brigade criminelle et la police judiciaire de Seine-Saint-Denis sont chargées de l’enquête sur le meurtre.

La scène du crime a rapidement attiré des dizaines de résidents locaux, observant de loin les forces de l’ordre autour des corps recouverts de draps blancs.

“Il y a des jeux pour enfants juste à côté, on est en pleine ville. Il était 18 heures. S’il avait eu une belle journée ensoleillée, il y aurait eu plus de monde dehors. Il y a un gros sentiment de peur, la peur d’un Balle perdue et ça recommence”a réagi Stéphane Blanchet, le maire de Sevran, auprès de l’AFP.

Deux règlements de compte probables

Pour l’instant, aucun lien ne peut être fait entre les deux fusillades, précise le procureur de Bobigny. Concernant le premier tournage, « un mobile lié à un règlement de compte lié au narco-banditisme reste au stade d’une hypothèse de travail »prévient le procureur, qui souligne que“Aucune des victimes n’a d’antécédents de cette nature”. En revanche, le magistrat se montre plus formel à propos de la deuxième fusillade : “L’hypothèse d’un règlement de compte lié au trafic de drogue est privilégiée.”

“Nous avons de bonnes raisons de croire que les événements de cette soirée ne sont pas totalement étrangers au trafic de drogue.”

Laurent Nuñez, préfet de police de Paris

sur les lieux de la fusillade

Après Marseille, la ville de Sevran a fait l’objet le 25 mars d’une opération antidrogue dite “carré XXL”, à l’instar de celles menées par la police depuis plusieurs semaines afin de stopper la circulation. Le point de deal de la ville de Rougemont avait été “éradiqué”selon la préfecture de police de Paris. « Nous sommes conscients qu’en faisant cela, nous déstabilisons le trafic, nous créons de l’avidité et parfois il y a des affrontements pour récupérer des territoires »a ajouté Laurent Nuñez.

De son côté, le maire de Sevran a également souligné, sur franceinfo, “les résultats” Trafic de drogue, “d’une économie du crime”. Selon lui, la présence policière “est réel et massif” dans sa ville, mais “Nous devons faire encore plus, frapper, frapper très fort.” “Ce n’est pas le Far West, c’est une ville qui a besoin que l’Etat lui donne les moyens”il explique. « Il existe une inégalité territoriale qui est absolument injuste. Il n’y a pas eu de poste de police à service complet dans notre ville depuis 30 ans. »il dénonce.

Comme le maire de Sevran, la députée insoumise Clémentine Autain, élue de la 11e circonscription de Seine-Saint-Denis, appelle à « un commissariat de police à part entière ». « Pour une ville de plus de 50 000 habitants, c’est insensé que nous n’ayons pas, comme les autres, les prérogatives et les moyens dont nous devrions bénéficier, conformément aux principes républicains »a-t-elle écrit dans un communiqué sur le réseau social « habitants des quartiers populaires », “J’aimerais que tout cela s’arrête”Elle ajoute.

Un commissariat à part entière à Sevran “ne changera rien”, a rétorqué Julien Schenardi, secrétaire du syndicat Alliance Police en Ile-de-France, sur franceinfo. Selon lui, le fonctionnement actuel est efficace, avec « des commissariats capables de protéger différentes villes ». Il soutient qu’il faut plutôt mettre les moyens “en termes de personnel” des policiers et “avoir une réponse judiciaire ferme”.

Anna

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