Ce que l’on sait de l’attentat mortel contre Philippe, 22 ans, à Grande-Synthe

Un meurtre sauvage. Un jeune homme de 22 ans est décédé mardi 16 avril à Grande-Synthe, dans le Nord. Il a été retrouvé dans la nuit par les secours, inconscient, avec plusieurs traces de coups. La victime est finalement décédée des suites de ses blessures.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Dunkerque pour “assassinat en bande organisée”. Elle a été confiée à la police judiciaire de Lille. Depuis les faits, deux mineurs ont été placés en garde à vue. Ils sont soupçonnés d’avoir attiré leur victime dans une embuscade.

Battu à mort

Selon Le Parisien, Philippe a été battu par au moins trois personnes alors qu’il rentrait chez lui à pied. Au moment de l’agression, il était au téléphone avec un ami qui a tenté de renouer avec Philippe avant que la communication ne soit coupée.

Les secours sont arrivés sur les lieux de l’attaque vers 2 heures du matin. Selon le quotidien, Philippe a été découvert allongé par terre sur un parking derrière un supermarché, sans chaussures ni téléphone, le pantalon baissé. Le parquet indique que la victime « inconsciente » portait « plusieurs marques de coups, notamment au visage », et des fractures.

Philippe, hospitalisé en réanimation, est décédé des suites de ses blessures, a indiqué la procureure de Dunkerque, Charlotte Huet.

Deux mineurs en garde à vue

Une enquête a d’abord été ouverte pour « tentative d’homicide volontaire en bande organisée » avant d’être requalifiée en « assassinat en bande organisée » après le décès du jeune homme. Selon le parquet, deux mineurs, âgés de 14 et 15 ans, ont été placés en garde à vue mercredi 17 avril dans cette affaire. Les deux adolescents sont déjà connus de la police.

“D’autres arrestations devraient suivre”, a annoncé le maire de Grande-Synthe, Martial Beyart, selon des propos rapportés par Le Parisien.

Piégé sur un site de rencontre

Selon les informations de Parisien, les deux adolescents tendent un piège à la victime grâce au site de rencontre Coco. Ils auraient simulé un rendez-vous avec une jeune fille. Selon l’Agence France-Presse, l’un des deux mineurs a reconnu en garde à vue avoir organisé un « guet-apens » via ce site de discussion.

Les deux adolescents doivent être présentés à un juge d’instruction ce vendredi.

LIRE AUSSI Il monte des guet-apens anti-« pédophiles » sur les réseaux sociauxSelon Le Parisien, les deux suspects ont déjà pris contact avec plusieurs utilisateurs de Coco, afin de tendre des pièges numériques à ceux qui répondraient aux sollicitations des jeunes filles. Ils sont soupçonnés d’avoir agressé un homme de 39 ans deux jours plus tôt.

Une marche blanche organisée

Au micro de RTL, Kevin, le frère de Philippe, a dénoncé “l’acharnement” des agresseurs qu’ils ont qualifiés de “barbares”. Le Premier ministre Gabriel Attal a également évoqué un acte de « barbarie » sur BFMTV-RMC. “Nous parlons d’un homme qui a été (…) véritablement et clairement torturé, qui était à terre et qui a été battu à mort”, a-t-il déploré, adressant “une pensée pour cet homme, pour sa famille, pour ses collègues”.

Les proches du jeune homme, connu pour avoir travaillé occasionnellement dans des centres sociaux de la ville, ont lancé une collecte de fonds destinée à « faire des adieux respectueux à Philippe et apporter du réconfort à sa famille ». Plus de 26 000 euros ont été récoltés ce vendredi. Une marche blanche doit avoir lieu le matin à Grande-Synthe en sa mémoire.