FIGAROVOX/CHRONIQUE -A la Fête de l’Humanité ce samedi, François Ruffin a été hué pour ses récentes critiques envers Jean-Luc Mélenchon. Le racialisme sectaire qu’il dénonce révèle pourtant l’abandon du prolétariat par La France Insoumise, juge notre chroniqueur.
Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox. Il a publié Journal de guerre. C’est l’Occident qui est assassiné (Fayard, 2024). Il est également président d’Avocats sans frontières.
Les révélations de François Ruffin sur La France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon sont intéressantes, mais quel est leur intérêt ? Non pas en raison de ce qu’elles révèlent : on le savait déjà. Mais parce qu’elles confirment, de l’intérieur et à un très haut niveau, la maladie mentale qui ronge l’extrême gauche et nous menace tous. La façon dont François Ruffin a été en partie hué à la Fête de l’Humanité pour nous avoir rappelé les vérités en confirme la gravité. Rappelons d’abord les faits qui décrivent le mal.
L’élu de la Somme confirme que de nombreux membres de La France Insoumise, dont lui-même, feraient campagne différemment s’ils s’adressaient à “un noir, un arabe ou un blanc“. “Nous avons mené une campagne basée sur l’apparence” a-t-il dit. Il note également que le martyre d’un Thomas leur inspire moins de compassion que celui d’un Nahel. Cet aveu est accompagné d’une autre accusation accablante contre son ancien chef contenue dans son dernier livre, Ma France entière, pas la moitié. François Ruffin raconte une conversation avec Jean-Luc Mélenchon en 2012 : «Quand il me parlait d’Hénin-Beaumont, c’était presque écoeurant : « On ne comprenait rien à ce qu’ils disaient (…) ils transpiraient de l’alcool depuis le matin (…) ils sentaient mauvais (…) presque tous obèses »“.
Tout récemment, une vidéo indiscrète prise en pleine manifestation montre et fait entendre Jean-Luc Mélenchon confier à son voisin qu’il est inutile de s’embêter à essayer de convaincre au-delà des quartiers immigrés. Mais, comme je l’ai dit, ces révélations, effroyables dans leurs détails, sont un secret de polichinelle sur le fond. Ainsi, dans une vidéo de 2018, Jean-Luc Mélenchon expliquait sans aucune honte qu’il avait choisi de vivre dans le Xe arrondissement de Paris et non dans le VIIe parce qu’il ne « s’en souciait pas ».pourrait survivre là où il n’y a que des blonds aux yeux bleus” Il expliquait, toujours sans complexes, son étonnement lorsque, laissant Tanger derrière lui, il découvrit la population normande. Nous savons maintenant que les gens du Nord ne lui inspirent pas plus d’affection que les Normands.
Si les féministes de gauche n’éprouvent aucun sentiment de solidarité fraternelle avec les femmes éventrées des kibboutz, c’est moins parce qu’elles sont juives que parce qu’elles sont blanches.
Gilles William-Goldnadel
Mon imagination est impuissante à décrire la réaction des médias si, par une hypothèse audacieuse, un homme politique de droite exprimait son dégoût de vivre dans un quartier où il n’y aurait que des gens à la peau noire et aux yeux noirs. Je ne garantis pas son avenir professionnel et social. Ni même son avenir juridique s’il n’est pas déjà bien loti devant les tribunaux. Quand on sait qu’un essayiste et homme politique vient d’être condamné pour avoir mis en cause la dangerosité des mineurs isolés, on pardonnera peut-être ma pusillanimité sélective.
Pour revenir au racialisme avéré – sinon assumé – de La France insoumise, il convient maintenant de le décortiquer. Ce racialisme n’est pas seulement un électoralisme intéressé. Il est parfaitement sincère. Il est essentiellement woke avant la lettre. Il habite depuis longtemps l’inconscient tourmenté de l’extrême gauche occidentale. Il se manifeste dans sa préférence pour l’autre lointain et dans sa haine parallèle de l’indigène voisin. Pour le dire autrement, le gauchiste n’est plus prolétaire, il est devenu un anti-blanc primaire. Et dans sa version éco-féministe plus sophistiquée, un ennemi du mâle hétérosexuel blanc.
C’est dans ce cadre mental perturbé qu’il faut comprendre dans tous les sens du terme le racisme anti-blanc ou l’antisémitisme de La France Insoumise. Adama Traoré ne peut être innocent que parce qu’un policier français ne peut être que coupable. Même si la justice française en décide autrement.
L’Israélien blanc est détestable parce qu’il est blanc et défend un État-nation occidental et ses frontières. La définition même du Français qui a le Front national, c’est de vouloir encore défendre les siens, écrasés de toutes parts. Quand les féministes de gauche n’éprouvent aucune solidarité fraternelle envers les femmes éventrées des kibboutzim, c’est moins parce qu’elles sont juives que parce qu’elles sont blanches et, surtout, parce qu’elles ont été violées par des hommes musulmans qui ne le sont pas et qui ne peuvent donc pas être détestables.
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Mais soyons clairs, cette aversion pour la couleur blanche, cette préférence pour ce qui n’est ni masculin, ni hétérosexuel, ni blanc, se propage depuis des lustres via les médias idéologiques dans tout le corps social occidental malade. C’est un président de la République encore en fonction qui a déclaré à Jean-Louis Borloo consterné qu’un homme blanc n’était pas légitime à demander à un autre homme blanc un rapport pour résoudre le problème des banlieues françaises. Mais c’est l’extrême gauche qui a porté à son paroxysme l’aversion pour le blanc et la prédilection pour l’altérité.
Revenons donc sur La France insoumise. Je la réécris de semaine en semaine à la lumière de ce qui précède. S’il avait été de droite, ce parti aurait été traité différemment. Mais la question de sa dissolution ne se posera pas.