Le gouvernement britannique a annoncé cette semaine que les citoyens des pays européens devront payer pour entrer au Royaume-Uni à partir du printemps 2025. La ministre britannique de l’Intérieur, Yvette Cooper, est revenue en détail sur cette « autorisation de voyage électronique » (ETA).
Qu’est-ce que l’ETA et combien cela coûte-t-il ?
L’ETA (Electronic Travel Authorisation) est un titre de voyage lié numériquement au passeport du voyageur et destiné aux personnes entrant ou transitant au Royaume-Uni et qui ne détiennent pas de visa.
Ce dernier coûte 10 livres (environ 12 euros) et permet à un voyageur de se rendre plusieurs fois au Royaume-Uni pour des séjours allant jusqu’à six mois, sur une période de deux ans ou jusqu’à l’expiration du passeport du titulaire.
La réforme concerne les personnes qui viennent au Royaume-Uni pour faire du tourisme ou pour rendre visite à leur famille. Les voyageurs concernés peuvent faire leur demande en utilisant l’application UK ETA.
Qui en a besoin ?
Auparavant, de nombreux visiteurs pouvaient arriver à un aéroport britannique avec leur passeport et entrer dans le pays sans visa.
Les choses ont commencé à changer en novembre 2023, lorsque le gouvernement conservateur précédent a introduit l’ETA, ciblant les ressortissants qataris.
Le programme a été élargi début 2024 et inclut désormais les citoyens de Bahreïn, du Koweït, d’Oman, d’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis. Les enfants et les bébés de ces pays ont également besoin de cette autorisation.
Quand les Européens seront-ils touchés ?
Les Européens seront les derniers concernés par cette réforme. Ils pourront la demander à partir du 5 mars, pour une entrée en vigueur le 2 avril 2025.
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Les voyageurs auront besoin de cette autorisation même s’ils n’utilisent le Royaume-Uni que comme pays de transit.
Pourquoi élargir ce programme ?
Cette mesure s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par le gouvernement britannique pour numériser son système de gestion des frontières, ce qui, selon le ministère de l’Intérieur, garantira « Des contrôles de sécurité plus robustes ».
La réforme est en partie une conséquence du Brexit, qui a mis fin à la liberté de circulation vers le Royaume-Uni pour les ressortissants de l’UE.
Est-ce que d’autres pays font la même chose ?
Le ministère de l’Intérieur affirme que les ETA sont « conforme » à l’approche adoptée par de nombreux autres pays en matière de sécurité des frontières, notamment les États-Unis et l’Australie.
L’Union européenne prévoit de mettre en place un système similaire baptisé ETIAS (European Travel Information and Authorisation System) d’ici mi-2025. Une soixantaine de pays seront concernés, dont les États-Unis, le Canada, le Brésil et le Royaume-Uni. Cette autorisation coûtera sept euros et sera valable trois ans.
Quelles ont été les réactions à ces annonces ?
Selon l’aéroport de Londres Heathrow, l’autorisation de voyage électronique a entraîné une baisse du nombre de passagers en transit vers le Royaume-Uni.
Il a appelé ce système « dévastateur pour la compétitivité » et appelle le gouvernement à revoir la partie de la réforme relative aux passagers en transit.