ce qu’il faut savoir sur cette maladie

Uune maladie rare. Un homme a été admis à l’hôpital militaire Béguin de Saint-Mandé dans le Val-de-Marne souffrant de la fièvre de Lassa, indique BFMTV. Cette fièvre hémorragique provient d’un virus présent principalement en Afrique de l’Ouest. Selon Le Parisien, le patient se porte bien et son pronostic vital n’est pas engagé. Le quotidien précise qu’il revenait d’un séjour à l’étranger, sans préciser la destination de ce voyage, par respect du secret médical.

Il s’agit du premier cas détecté en France. Une vingtaine de personnes sont mortes mi-avril au Nigeria. Voici ce qu’il faut savoir sur ce virus originaire d’Afrique de l’Ouest, endémique au Nigeria, en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, semblable à Ebola.

Jusqu’à 6 000 morts en Afrique

Selon l’Institut Pasteur, cette fièvre hémorragique est causée par le virus Lassa, endémique dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest. Il doit son nom à la ville de Lassa, au Nigeria, où le virus a été isolé pour la première fois en 1969. Une infirmière est tombée malade après avoir prodigué des soins et n’a pas survécu. Elle avait contaminé deux autres membres du personnel soignant.

Ce virus infecte 100 000 à 300 000 personnes par an et provoque entre 5 000 et 6 000 décès. “Il n’existe actuellement aucun vaccin contre ce virus, qui non seulement représente un problème de santé publique, mais qui est aussi l’un des agents potentiellement utilisables pour le bioterrorisme”, indique l’Institut Pasteur.

LIRE AUSSI Fièvre du perroquet : ce que l’on sait de cette maladie qui a déjà fait plusieurs morts en EuropeLe virus se transmet à l’homme par contact avec des aliments ou des articles ménagers contaminés par de l’urine ou des excréments de rongeurs.

Patients asymptomatiques

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 80 % des personnes souffrant de fièvre de Lassa sont asymptomatiques ou bénignes. On estime que son taux de létalité se situe entre 1 % et 15 % chez les patients souffrant d’une forme grave de la maladie.

Si elle n’est pas asymptomatique, l’infection se caractérise par une fièvre hémorragique sévère. L’Institut Pasteur indique que la maladie peut débuter 6 à 21 jours après l’infection avec des signes cliniques mineurs comme de la fièvre, des vomissements, des nausées, des douleurs abdominales, voire des maux de tête.

LIRE AUSSI Le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo découvert en Corse, et ce n’est qu’un débutDans les cas graves, les symptômes s’aggravent alors, avec apparition d’œdèmes, de signes hémorragiques, d’épanchements péricardiques et pleuraux, et plus rarement d’encéphalites. Le patient décède dans un contexte de choc hypotensif et hypovolémique et d’insuffisance rénale et hépatique.

Chez la femme enceinte, la fièvre de Lassa est extrêmement grave, entraînant fréquemment la mort de la mère et systématiquement celle du fœtus.

Séquelles possibles

Chez les patients qui survivent à l’infection, la fièvre disparaît une dizaine de jours après l’apparition des symptômes mais une fatigue intense et des étourdissements peuvent persister plusieurs semaines. Un tiers de ces patients peuvent avoir des séquelles graves comme la surdité.

À ce jour, aucun vaccin n’a été trouvé et un seul traitement existe contre le virus. Il s’agit de la Ribavirine, mais l’efficacité de cette molécule reste mal démontrée car elle doit être administrée rapidement après le début de l’infection. Cependant, le diagnostic est rarement posé dès l’apparition des signes cliniques.

Pour le premier cas détecté en France, une enquête épidémiologique est en cours pour identifier les personnes ayant été en contact avec ce patient et qui pourraient potentiellement être porteuses du virus.